
Adapté d’une BD à
succès, The Killer reprend la
personnalité du tueur au centre du récit et la forme intéressante de la BD
presque sans phylactères et dont le texte exprime simplement les pensées du
personnage. Ici aussi les dialogues sont très réduits et le film utilise
beaucoup la voix off en commentaires de ses propres actes et de ses pensées.
David Fincher construit
un personnage glaçant, absent, qui parcourt le monde sans humanité, sans trace,
sans affect et qui règle ses comptes. Il y a, bien entendu, du Samouraï dans ce personnage et du Delon
dans le jeu froid et minimaliste de Michael Fassbender. Le film peut être vu
comme une forme de remake de Melville, en moins abstrait et radical, et transposé
dans un monde moderne, plus étendu (le personnage parcourt plusieurs
continents), mais toujours figé, avec son personnage seul et qui s’avance vers
la mort.
On regrette un
peu, dans ce sens, la fin, nettement positive, qui contredit la trajectoire du personnage
et lui enlève une radicalité certaine qu’il avait su garder jusque-là. La
grandeur folle du samouraï de Melville devait beaucoup à son hara-kiri final,
que l’on ne retrouve pas ici, bien au contraire.
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