
Troisième film de Sergio Leone, il est aussi bien meilleur que les deux précédents. Si Leone a gardé (et continue de perfectionner) ce style si caractéristique, il parvient, beaucoup plus qu'auparavant, à intégrer de l'humour. L'humour ne consiste plus seulement en quelques bons mots, mais s'appuie sur une mise en situation qui est drôle et qui montre la lignée de Leone avec la comédie italienne des années 60. Cet héritage se manifeste non seulement par le traitement de l’humour mais aussi par la mise en scène de la pauvreté des milieux et des personnages rencontrés (les péons rappellent les habitants des bidonvilles des villes italiennes).
Toute la première partie du film (hormis la séquence d'ouverture) est d'ailleurs traitée sur un mode franchement comique (alternance de capture et de libération de Tuco par Blondin), le montage achève de rendre comique la séquence, le personnage d'Eli Wallach servant d'ailleurs de contrepoint comique à la Brute (très bon Lee Van Cleef, dont le personnage, lui, n'est pas là pour rigoler). Clint Eastwood, de son côté, continue d'inscrire son personnage dans l'histoire du cinéma.
On remarquera la complexification progressive de l’intrigue, puisque les trois compères qui cherchent à récupérer un magot sont rattrapés par la Guerre de sécession. La petite histoire se trouve alors confrontée à la grande. Et, ironie noire de la guerre, Setenza, le chasseur de primes, voit même son sadisme transformé en une qualité indéniable lorsqu’il s’agit de faire parler les prisonniers.
La séquence finale – le duel à 3 dans le cimetière – est un bon résumé à la fois du style (qui est une reprise maniérée des grandes séquences classiques du western) et du génie de S. Leone, avec ici par exemple une façon de dilater le temps par le montage qui est exceptionnelle.
La séquence finale – le duel à 3 dans le cimetière – est un bon résumé à la fois du style (qui est une reprise maniérée des grandes séquences classiques du western) et du génie de S. Leone, avec ici par exemple une façon de dilater le temps par le montage qui est exceptionnelle.
Bien sûr, malheureusement, le film n'a pas grand sens. Leone est un formaliste pur et dur : on a vite fait le tour du scénario (quand bien même, ici, les grands scénaristes Age et Scarpelli sont de la partie). Mais il ne faut pas bouder son plaisir : le maniérisme de Leone (qui culminera avec son chef-d'œuvre Il était une fois dans l’Ouest) ajouté à la partition de Morricone rend le film réjouissant.
L'influence du film – de même que les autres westerns de Leone – est considérable, à la fois sur le genre mais aussi sur le cinéma en général. On notera, par exemple, que la seconde séquence du film (lorsque la brute Lee Van Cleef rend visite au fermier qu’il finira par abattre) contient tous les ingrédients du cinéma, à venir, de Quentin Tarantino : le rythme est lent, le réalisateur prend son temps, s’attache à des détails triviaux (une discussion tout en mangeant de la soupe), avec une tension sous-jacente qui monte (on sait qu’il va se passer quelque chose). L’explosion de violence est soudaine et radicale. Tarantino refera très précisément cette séquence (au début d’Inglourious Basterds) mais c’est, de façon plus générale, tout son cinéma qui est irrigué par cette manière de faire. C’est d’ailleurs à la fois
une qualité de Tarantino (il est passionné par une esthétique précise) et un défaut, puisqu’il fait à la manière d’un maniériste. C’est donc un style, ontologiquement, assez caricatural. Reste que sa vista lui permet de faire « à la manière de Leone » de façon brillante, enlevée, facilement jouissive, fluide et en déclinant dans de très nombreuses variantes ce schéma de base.
L'influence du film – de même que les autres westerns de Leone – est considérable, à la fois sur le genre mais aussi sur le cinéma en général. On notera, par exemple, que la seconde séquence du film (lorsque la brute Lee Van Cleef rend visite au fermier qu’il finira par abattre) contient tous les ingrédients du cinéma, à venir, de Quentin Tarantino : le rythme est lent, le réalisateur prend son temps, s’attache à des détails triviaux (une discussion tout en mangeant de la soupe), avec une tension sous-jacente qui monte (on sait qu’il va se passer quelque chose). L’explosion de violence est soudaine et radicale. Tarantino refera très précisément cette séquence (au début d’Inglourious Basterds) mais c’est, de façon plus générale, tout son cinéma qui est irrigué par cette manière de faire. C’est d’ailleurs à la fois
une qualité de Tarantino (il est passionné par une esthétique précise) et un défaut, puisqu’il fait à la manière d’un maniériste. C’est donc un style, ontologiquement, assez caricatural. Reste que sa vista lui permet de faire « à la manière de Leone » de façon brillante, enlevée, facilement jouissive, fluide et en déclinant dans de très nombreuses variantes ce schéma de base.
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