mardi 24 janvier 2023

Sans filtre (Triangle of Sadness de R. Östlund, 2022)

 



Film très quelconque de Ruben Östlund, à peine sauvé par quelques séquences ou images presque burlesques. La séquence d’introduction (avec le casting de mannequins) est réussie et prometteuse mais, ensuite, le film n’a guère d’intérêt, perdu entre des blablateries de couples, des regards conventionnels sur la hiérarchie des classes ou la robinsonnade ridicule, mâtinée de matriarcat. Tout cela est sans saveur et sans originalité, se perd dans une dénonciation tous azimuts et, hormis une ou deux images (le Nutella livré en hors-bord, le capitaine haut en couleur ou le dîner de gala qui finit avec des relents de La Grande Bouffe), on oublie vite ce Sans filtre sans intérêt. On notera que la dernière séquence (lorsque les naufragés sont perdus sur une île) reprend, mais en inversant les jeux de domination homme/femme ce qui lui fait perdre toute sa force, la situation du fameux film de Lina Wertmüller Vers un destin insolite sur les flots bleus de l'été.
Il y a longtemps que le Festival de Cannes a perdu toute crédibilité, mais, une nouvelle fois, il délivre sa prestigieuse récompense à un film de second rang, auquel on se demande ce que le jury a bien pu trouver.


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