
Near Death Experience, film très dépouillé et minimaliste dans sa
forme, joue avec l’image de Houellebecq en reclus, loin du monde et de ses fureurs. Mais, étonnamment pour les réalisateurs
Delépine et Kervern qui ne sont pas coutumiers du fait, le film semble bien prétentieux : comme si
les réalisateurs espéraient que images proposées, accompagnées de la voix off, allaient se lever et parler
d’universalité, comme si Paul pouvait avoir une puissance qui le dépasse et
nous parle. Pourtant non, entre la voix off volontairement atone et banale et
la nature filmée au plus près, l’équilibre ne se fait pas. La nature est
arpentée mais elle ne surgit pas à l’écran, les paysages ne deviennent rien d’autre qu’eux-mêmes (ils ne sont pas un ailleurs, ni un rêve, ni un autre monde), la voix n’emporte pas le
spectateur mais elle le coince dans un misérabilisme décevant. Et ce ne sont pas les accents très houellebecqiens des dialogues (qui ne sont pourtant pas de lui) ni la collusion très étroite entre Paul et l’écrivain/acteur qui peuvent faire décoller réellement le film.
Film qui manque aussi de cet humour
grinçant et parfois très noir que les réalisateurs savent d'ordinaire si bien utiliser (da Aaltra à I Feel Good en passant par Mammuth). Là les choses, plus sérieuses, deviennent
prétentieuses et tout tombe à plat.
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