
Avec application
mais sans grand génie, Edward Berger nous fait plonger dans les arcanes d’un
conclave, entraînant le spectateur du côté de l’hors-champ, dans le secret des
votes, des discussions, des confessions et, bien sûr, des scandales. C’est que,
scénario oblige, il faut bien qu’il se passe quelques rebondissements pour
tenir en haleine le spectateur, et l’on suit alors les différents fils de l’intrigue
qui se déroulent peu à peu. Néanmoins tout cela apparaît un peu facile (les
différents prétendants sont écartés tour à tour) et la dernière révélation
fatigue par le sentiment de céder à nouveau aux sirènes de la bien-pensance.
On regrette que l’intention
du réalisateur ne soit pas dans un contemplatif sacré et qu’il évacue toute la
dimension mystérieuse que peut avoir un conclave : l’esprit saint aurait pu roder en ces lieux saints. Il n’y a pas le moindre mystère, pas la moindre émotion,
on ne sort jamais des tractations et des calculs. On imagine la puissance
visuelle qu’aurait pu instiller un grand créateur d’images (sans parler du
décor éminemment prodigieux et spirituel de la chapelle Sixtine).
Cette réserve dite,
on notera l’habileté du réalisateur à ménager l’Eglise tout en l’attaquant. Il y
a certes des secrets scandaleux qui sont révélés, mais un très bon Ralph Fiennes
compose un camerlingue qui se révèle intègre, affable et qui fait ce qu’il peut
avec toute sa foi qui le porte. De même le cardinal finalement élu (dont une partie de la trajectoire rappelle celle qui a présidé à l'élection du Pape François) prêche la bonne
parole et s’avère bien loin de toute l’agitation arriviste et calculatrice de
beaucoup d’autres.
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