Amusant film des frères Coen, qui
brille par un ton potache, complètement décalé et parfois proche de l’absurde. Le film n'a que peu marché à sa sortie et ce n'est que progressivement qu'il a acquis une certaine notoriété.
Les frères Coen montrent leur grand éclectisme,
après le très bon Fargo, thriller
noir froid et glacé, où tout semble figé. Ici c’est tout l’opposé : la
comédie frôle le burlesque, on rit des tentatives grotesques d’enlèvement,
d’extorsion ; on sent les réalisateurs rire derrière leur caméra lors des séquences
au bowling.
La fine équipe au bowling (The Dude, Donny et Walter) |
L’intrigue, totalement décousue, prend appui sur un quiproquo qui est le prétexte à une visite disjonctée dans les différentes strates sociales de Los Angeles. A leur façon les frères Coen reprennent
le genre immense du polar et le marie avec l'autre genre immense de la comédie américaine (enfin, genre qui fut immense,
aujourd’hui il est largement dévoyé), secouent le tout comme dans un shaker et l’utilisent pour brosser un portrait au
vitriol de l’Amérique. Mais, si la critique est dure, on sent combien les frère Coen
aiment leur « Dude » Lebowski.
Même si la morale du film est un peu vaine, se sont les personnages qui frappent le plus. Le Duc, incarné par un Jeff Bridges remarquable (mais on sait depuis longtemps son talent), est
truculent – c’est une espèce de hippie tardif qui se promène en robe de chambre
et cherche à rester peinard dans sa petite vie – et, au-delà, Walter mais aussi d'autres personnages secondaires
hauts en couleur enrichissent largement le film.
Jeff Lebowski fait ses courses... |
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