George Miller connaît son
affaire : avec ce nouvel opus (en forme de préquelle), il a le très bon
goût de reprendre l’ingrédient essentiel du succès récent de son Mad Max : Fury Road : aller à
l’essentiel, croire dans le monde qu’il anime et ne jamais tergiverser.
Au milieu du désert, il
positionne – comme dans un jeu de plateau – quelques places fortes (The Citadel, The Bullet Farm et Gastown), il les relie par des routes lisses et droites et il lance des hordes de guerriers sur ces routes,
allant d’un siège à l’autre, d’une attaque à une autre, tantôt fonçant plein gaz sur le bitume, tantôt en coupant à travers les
dunes.
Et le film, l’air de rien et sous ses dehors tonitruants – et c’est là ce qui fait sa réussite – s’éloigne du
tout venant des blockbusters : Miller ne suit pas les recettes faciles des
studios. Il ne fait pas de racolage ou de mièvreries, il n’y a pas de
pauses, pas d’intimité (il pourrait y avoir une histoire d’amour entre Furiosa
et Jack, mais Miller ne le leur laisse que quelques regards), aucun humour (il ne s'agit pas, ici, de glisser quelques bonnes répliques) et, surtout, dans
sa manière de faire, Miller reste imperturbable : pas de ralentis dans
l’action (ceux qui étirent sans cesse les scènes dans les indigestes recettes
hollywoodiennes), pas de musique qui vient inutilement surligner les moments
de bravoure. Il n’y a que le puissant riff qui appuie le rythme infernal du
film.
Le film, alors, est une
déferlante. Dans un visuel époustouflant, comme une immense course-poursuite
qui n’en finit pas, Furiosa déverse
son action, son style steampunk empli d’inventivité et sa féodalité barbare
post-apocalyptique.
Grimés de mille manières, les
acteurs épousent parfaitement le monde démentiel qu’ils habitent et Chris
Hemsworth – dont le personnage de Dementus renvoie directement au seigneur
Humungus de Mad Max 2 – est
méconnaissable.
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