jeudi 12 décembre 2024

Furiosa : Une saga Mad Max (Furiosa: A Mad Max Saga de G. Miller, 2024)

 



George Miller connaît son affaire : avec ce nouvel opus (en forme de préquelle), il a le très bon goût de reprendre l’ingrédient essentiel du succès récent de son Mad Max : Fury Road : aller à l’essentiel, croire dans le monde qu’il anime et ne jamais tergiverser.
Au milieu du désert, il positionne – comme dans un jeu de plateau – quelques places fortes (The Citadel, The Bullet Farm et Gastown), il les relie par des routes lisses et droites et il lance des hordes de guerriers sur ces routes, allant d’un siège à l’autre, d’une attaque à une autre, tantôt fonçant plein gaz sur le bitume, tantôt en coupant à travers les dunes.
Et le film, l’air de rien et sous ses dehors tonitruants – et c’est là ce qui fait sa réussite – s’éloigne du tout venant des blockbusters : Miller ne suit pas les recettes faciles des studios. Il ne fait pas de racolage ou de mièvreries, il n’y a pas de pauses, pas d’intimité (il pourrait y avoir une histoire d’amour entre Furiosa et Jack, mais Miller ne le leur laisse que quelques regards), aucun humour (il ne s'agit pas, ici, de glisser quelques bonnes répliques) et, surtout, dans sa manière de faire, Miller reste imperturbable : pas de ralentis dans l’action (ceux qui étirent sans cesse les scènes dans les indigestes recettes hollywoodiennes), pas de musique qui vient inutilement surligner les moments de bravoure. Il n’y a que le puissant riff qui appuie le rythme infernal du film.
Le film, alors, est une déferlante. Dans un visuel époustouflant, comme une immense course-poursuite qui n’en finit pas, Furiosa déverse son action, son style steampunk empli d’inventivité et sa féodalité barbare post-apocalyptique.
Grimés de mille manières, les acteurs épousent parfaitement le monde démentiel qu’ils habitent et Chris Hemsworth – dont le personnage de Dementus renvoie directement au seigneur Humungus de Mad Max 2 – est méconnaissable.

 


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