
Sans être un
film majeur du réalisateur, on pourrait choisir Harry dans tous ses états si l’on voulait montrer ce qu’est,
presque dans son essence la plus pure, un film de Woody Allen.
Le film met
ainsi en scène un personnage, Harry Block, qui fait largement écho au
réalisateur et qu’il interprète évidemment (il s’agit donc bien sûr d’un intellectuel
juif new-yorkais écrivain qui parle en long et en large de ses névroses et de
ses histoires de femmes). Le film s’amuse ensuite à des mises en abymes
permanentes jouant de plusieurs niveaux de la fiction dans la fiction : comme
les romans de Harry mettent en scène sa propre vie (tout comme le fait Woody Allen
dans ses films), le film s’amuse à le confronter avec les personnages qu’il
invente dans ses romans et autres nouvelles, mélangeant ainsi les couches de
fiction, dans un joyeux bazar très réussi, empli de trouvailles (le personnage qui
devient flou !) et de bavardages en tous sens. Harry s’emmêle les pinceaux
entre les personnages qui peuplent sa vraie vie et ceux qu’il a inventé et qui
sont largement inspirés, il faut dire, de ceux qu’il côtoie. Il vaut mieux rêver sa vie que la vivre, encore que la vivre, ce soit encore la rêver disait Marcel Proust. L'ami Woody en fait une version toute personnelle : à croire qu’il
faut mieux s’inventer une vie que la vivre, nous dit-il, encore que.
Le film évoque bien sûr le brillantissime Stardust Memories,
que Allen avait réalisé quelques années plus tôt, comme quoi ses sempiternelles
interrogations ne semblent guère trouver de réponses.
C’est ainsi que
le film plaira, sans doute, aux afficionados du réalisateur, quand les autres,
de leur côté, seront sans doute rapidement lassés des facéties bavardes du
génial Woody.
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