mercredi 5 novembre 2025

Harry dans tous ses états (Deconstructing Harry de W. Allen, 1997)

 



Sans être un film majeur du réalisateur, on pourrait choisir Harry dans tous ses états si l’on voulait montrer ce qu’est, presque dans son essence la plus pure, un film de Woody Allen.
Le film met ainsi en scène un personnage, Harry Block, qui fait largement écho au réalisateur et qu’il interprète évidemment (il s’agit donc bien sûr d’un intellectuel juif new-yorkais écrivain qui parle en long et en large de ses névroses et de ses histoires de femmes). Le film s’amuse ensuite à des mises en abymes permanentes jouant de plusieurs niveaux de la fiction dans la fiction : comme les romans de Harry mettent en scène sa propre vie (tout comme le fait Woody Allen dans ses films), le film s’amuse à le confronter avec les personnages qu’il invente dans ses romans et autres nouvelles, mélangeant ainsi les couches de fiction, dans un joyeux bazar très réussi, empli de trouvailles (le personnage qui devient flou !) et de bavardages en tous sens. Harry s’emmêle les pinceaux entre les personnages qui peuplent sa vraie vie et ceux qu’il a inventé et qui sont largement inspirés, il faut dire, de ceux qu’il côtoie. Il vaut mieux rêver sa vie que la vivre, encore que la vivre, ce soit encore la rêver disait Marcel Proust. L'ami Woody en fait une version toute personnelle : à croire qu’il faut mieux s’inventer une vie que la vivre, nous dit-il, encore que.
Le film évoque bien sûr le brillantissime Stardust Memories, que Allen avait réalisé quelques années plus tôt, comme quoi ses sempiternelles interrogations ne semblent guère trouver de réponses.
C’est ainsi que le film plaira, sans doute, aux afficionados du réalisateur, quand les autres, de leur côté, seront sans doute rapidement lassés des facéties bavardes du génial Woody.


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