vendredi 15 septembre 2023

Still Walking (Aruitemo aruitemo de H. Kore-eda, 2008)

 



Hirokazu Kore-eda filme avec délicatesse et beaucoup de finesse ce moment d’intimité et de retrouvailles familiales. Comme souvent, sa caméra capte plusieurs personnages et c’est cet ensemble qui constitue peu à peu, sous nos yeux, la famille Yokoyama.
Et, dans cette famille il y a sans cesse une oscillation entre le plaisir de se retrouver et des malaises toujours palpables. C’est que, malgré la bonne volonté, le passé est lourd et il est bien difficile de se retrouver simplement. Chacun a des douleurs que les autres ne peuvent apaiser : le père vieillissant est irrémédiablement déçu par son fils qui n’est pas devenu médecin comme lui, la mère est marquée par le deuil de son fils aîné tout en souffrant d’avoir été écrasée par la personnalité de son mari, le second fils, resté dans l’ombre de son frère, cache son chômage à ses parents pour ne pas les décevoir davantage, etc.
Kore-eda ne juge pas : il expose, comprenant chacun, ne condamnant personne, parce que les choses ne sont pas simples et qu’ainsi va la vie. Il y a du Ozu, bien entendu, dans cette chronique familiale filmée au plus près des individus, en se glissant dans les recoins de la maison pour, bientôt, saisir l’âme de ses personnages.
L’épilogue, néanmoins, montre que les choses avancent, même trop tard (les parents, alors, sont morts), mais que la transmission se fait et que des nœuds, lentement, se dénouent.


 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire