Hirokazu
Kore-eda filme avec délicatesse et beaucoup de finesse ce moment d’intimité et
de retrouvailles familiales. Comme souvent, sa caméra capte plusieurs
personnages et c’est cet ensemble qui constitue peu à peu, sous nos yeux, la
famille Yokoyama.
Et,
dans cette famille il y a sans cesse une oscillation entre le plaisir de se
retrouver et des malaises toujours palpables. C’est que, malgré la bonne volonté,
le passé est lourd et il est bien difficile de se retrouver simplement. Chacun
a des douleurs que les autres ne peuvent apaiser : le père vieillissant est
irrémédiablement déçu par son fils qui n’est pas devenu médecin comme lui, la
mère est marquée par le deuil de son fils aîné tout en souffrant d’avoir été
écrasée par la personnalité de son mari, le second fils, resté dans l’ombre de
son frère, cache son chômage à ses parents pour ne pas les décevoir davantage,
etc.
Kore-eda
ne juge pas : il expose, comprenant chacun, ne condamnant personne, parce
que les choses ne sont pas simples et qu’ainsi va la vie. Il y a du Ozu, bien
entendu, dans cette chronique familiale filmée au plus près des individus, en se glissant dans les recoins de la maison pour, bientôt, saisir l’âme de ses personnages.
L’épilogue,
néanmoins, montre que les choses avancent, même trop tard (les parents, alors,
sont morts), mais que la transmission se fait et que des nœuds, lentement, se dénouent.
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