Si
le film cherche à recréer l’ambiance de fêtes gigantesques et très abouties de
François Vatel au service du Grand Condé – fêtes destinées à éblouir Louis XIV
et sa cour –, l’on reste assez peu emporté par cette débauche de décors
alambiqués et ces allers-retours entre les dorures de la cour et l’agitation
des offices. Il y avait là pourtant un motif central à travailler, cœur de bien
des films (à commencer par La Règle du jeu, matriciel entre tous). Surtout que Vatel lui-même, qui tout à la fois,
se soucie du moindre commis et a l’oreille du prince de Condé, établit une
liaison entre ces deux mondes qui ne se croisent pas. Mais Roland Joffé ne sait
trop comment travailler ces deux mondes et l’ensemble apparaît bien
superficiel. On comprend simplement que les petites gens des offices se sacrifient
pour le bon plaisir de ducs et de marquis suffisants, intrigants et bien peu
conscients des sacrifices qu’impose leur vie luxueuse.
Gérard Depardieu
fait le boulot sans trop forcer, semblant peu inspiré par ce personnage
qui, pourtant, pourrait l’inspirer. Il a bien du mal à montrer autre chose
qu’un personnage affairé et coincé par ses obligations. Son petit jeu de
séduction avec Anne de Montausier apparaît assez vain et parvient mal à s’insérer
dans le propos du film.
La
fin dramatique du personnage apparait très outrancière, arrivant soudainement
et presque à brule-pourpoint, mais elle nous rappelle que, décidément, le vrai
peut ne pas être vraisemblable.
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