vendredi 31 mai 2024

Deux frères (J.- J. Annaud, 2004)





Au-delà de la prouesse technique et de la direction d’acteurs (c’est-à-dire, ici, du dressage !), le film reste très superficiel et, en fait, il reste assez naïf. Suivre ainsi deux tigreaux séparés qui finiront par se retrouver et se reconnaitre confinait le propos, de toute évidence, à une certaine puérilité.
Mais le film met en avant deux grands points forts de Jean-Jacques Annaud, à savoir le souci de reconstitution d’une époque et d’un lieu – ici l’Inde coloniale des années 20 – et la perfection technique de l’image. Les images, alors, sont magnifiques et prenantes et impressionnent, par leur simple beauté visuelle. Mais, sans doute, elles peinent à faire dépasser cette simple beauté et à emporter réellement. Sans doute conscient du propos assez simple qu’entraine la présence de deux animaux comme personnages principaux, Annaud renonce à toute histoire un tant soit peu complexe et il s’en remet à cette évocation splendide et à la beauté de la jungle pour émouvoir le spectateur.
Cependant Annaud montre ses limites comme créateur d’images, en particulier lorsque les deux tigres, adultes, se retrouvent dans l’arène pour se battre et qu’ils se reconnaissent. Exprimer ce moment par un ralenti, des gros plans sur les regards des tigres et des flash-backs qui nous les remontre petits jouant dans la jungle (on entre alors dans la tête des tigres qui se souviennent ?), cela est beaucoup trop gentillet et sucré (on dirait du mauvais Spielberg).



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