Au-delà de la prouesse technique et de
la direction d’acteurs (c’est-à-dire, ici, du dressage !), le film reste
très superficiel et, en fait, il reste assez naïf. Suivre ainsi deux tigreaux
séparés qui finiront par se retrouver et se reconnaitre confinait le propos, de toute
évidence, à une certaine puérilité.
Mais le film met en avant deux grands
points forts de Jean-Jacques Annaud, à savoir le souci de reconstitution d’une
époque et d’un lieu – ici l’Inde coloniale des années 20 – et la perfection
technique de l’image. Les images, alors, sont magnifiques et prenantes et
impressionnent, par leur simple beauté visuelle. Mais, sans doute, elles
peinent à faire dépasser cette simple beauté et à emporter réellement. Sans
doute conscient du propos assez simple qu’entraine la présence de deux animaux
comme personnages principaux, Annaud renonce à toute histoire un tant soit peu
complexe et il s’en remet à cette évocation splendide et à la beauté de la
jungle pour émouvoir le spectateur.
Cependant Annaud montre ses limites
comme créateur d’images, en particulier lorsque les deux tigres, adultes, se
retrouvent dans l’arène pour se battre et qu’ils se reconnaissent. Exprimer
ce moment par un ralenti, des gros plans sur les regards des tigres
et des flash-backs qui nous les remontre petits jouant dans la jungle (on entre
alors dans la tête des tigres qui se souviennent ?), cela est beaucoup
trop gentillet et sucré (on dirait du mauvais Spielberg).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire