Après
le réussi Polisse, Maïwenn enchaîne
avec un autre film auquel elle donne une belle vibration, film construit pourtant en suivant un fil rouge assez convenu, autour de la relation
entre Tony et Georgio, relation en forme de coup de foudre qui s’effiloche
ensuite.
La
première partie de cristallisation amoureuse emplie de joie et de complicité
est réussie même si la relation, qui devient rapidement toxique, semble changer un peu trop brusquement du tout au tout.
Maïwenn,
très habilement, ne filme que du côté de Tony, de sorte que l’on ne sait rien
du ressenti de Georgio. On ne sait que ce que Tony croit savoir, mais qu’en
est-il réellement ? Les coups de butoir qu'elle subit ne seront jamais
contrebalancés par une compréhension profonde de Georgio. On a bien de nombreux
indices (notamment de sa sincérité en tant que père), mais on n’adopte jamais
cet autre point de vue, qui serait une possible balance pour le spectateur.
Cette manière de rester en suspens enrichit beaucoup le film.
En
revanche le jeu scénaristique à coups de flash-back autour de la grave blessure au genou de Tony est
bien peu convaincant, sans doute parce qu’il ne mène à rien : puisque Tony
remarche peu à peu et que la relation avec Georgio en forme de yo-yo semble
devoir se poursuivre, que signifie, alors, cette blessure, dont la
réalisatrice indique pourtant qu’elle est riche de sens ?
Emmanuel
Bercot est parfaite en femme amoureuse malmenée et Vincent Cassel est très bien
en connard (selon ses propres termes) à grande gueule.
On
retrouve dans ce film un peu la même idée d’un amour destructeur – mais qui n'est pas, ici, porté à son point
d’incandescence – que dans La Femme d’à côté,
où les sentiments brûlent les êtres. Mon
roi apparaît alors comme une version plus réaliste et plus posée (et beaucoup
moins sincère et vitale pour ce qui est de Georgio) que le film brûlant de
Truffaut.
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