Stella se veut une petite chronique d’une jeune ado en 1977 (Stella entre en sixième en début de film) qui, parce que ses parents tiennent
un bistrot, se trouve coincée dans un monde adulte empli de bières, de
cigarettes et de jeux de cartes. Stella est bien seule et elle se raccroche à
ce qu’elle peut : une amie au collège, une autre dans le Nord qu’elle a
quittée il y a peu. Pour le reste il n’y a que des adultes : les parents
accaparés ou indifférents, les clients amicaux ou libidineux. Si le film sent
le vécu, il tourne un peu à vide, et l'on regrette que le regard sur l’univers du bistrot soit bien peu
convaincant. À filmer sans cesse en gros plan Stella, le film ne nous fait
guère entrer dans le bar, alors qu’il est un sujet en soi, surtout à le
regarder quarante ans en arrière (ce type d’univers ayant largement disparu
aujourd’hui).
On notera que la jeune actrice Léora Barbara est parfaite
sauf lorsqu’on l’entend en voix off : sa prestation devient aussitôt une
récitation peu convaincante, bien loin de la réussite de ses autres scènes.
Le film évoque bien sûr Le
Café du cadran de Gehret qui, certes, reste complètement centré
sur le bistrot (en ne cherchant pas à se focaliser, comme dans Stella,
sur une enfant) mais capte avec une acuité folle la vie d’un bar, en ce qu’il
est le réceptacle de la vie des gens, avec toutes ses habitudes, ses
particularités, son rythme. Rien de tout cela ici, ou le bar n’est qu’une toile
de fond finalement trop peu évoquée si ce n’est pour nous dire qu’il n’est pas
un univers pour une enfant.
Sylvie
Verheyde proposera une suite en 2022 avec Stella est amoureuse,
suite qui reprend les mêmes personnages principaux huit ans plus tard (mais pas les mêmes acteurs,
c'est bien dommage), mais qui est très décevant, le film tournant à vide et se
laissant vite oublier.
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