lundi 10 juin 2024

Donnie Darko (R. Kelly, 2001)

 



Très intéressant film de Richard Kelly, où s'installe très progressivement une ambiance qui intrigue dans un premier temps puis se déploie à mesure que le scénario joue avec les incertitudes et les ellipses. Le film, alors, devient à la fois sensible, étrange et monstrueux, oscillant sans cesse entre teen movie et science-fiction.
La construction du film est remarquable jusqu’au bout, avec la révélation finale (on ne comprend que très tard l’origine de ce lapin monstrueux qui hante Donnie) et la clef du décompte qui scande le film.
Jake Gyllenhaal, révélé par le film, joue un Donnie tout en intériorité, comme il sait parfaitement le faire.
Le film offre de multiples lectures, depuis l’explication rationnelle (on voit le vortex entre les univers qui se développe au-dessus de la maison) jusqu’aux interprétations irrationnelles (le film se développant autour de la schizophrénie de Donnie) ou même métaphoriques : le film n’est peut-être qu’un portrait d’un mal-être adolescent. Le déplacement de l’intrigue dans un passé récent (elle se situe en 1988, en pleine campagne présidentielle de Bush père) a des connotations autobiographiques et Kelly laisse habilement en suspens l’interprétation, donnant assez d’éléments pour que chacun puisse ressentir le film comme il l’entend et réfléchir à loisir au rire final de Donnie.

 



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