Sous
ses dehors de film de guerre kitsch et outrancier (l’esthétique du film évoque
la S-F des années 60 et Paul Verhoeven montre à foison des corps éclatés et
déchiquetés), Starship Troopers suit
son idée et parvient à traverser les différents échelons militaires,
depuis les soldats sacrifiés de l’infanterie jusqu’aux manipulateurs tout en
haut de l’échelle, en passant par les officiers pilotes.
Le
film peut se voir comme une diatribe virile et guerrière et, dans ce sens, il
annonce, avec une préscience étonnante, la seconde guerre d’Irak et la traque
de Ben Laden dans les grottes afghanes. L’idée des
ennemis qui sucent le cerveau est une métaphore très riche et très bien vue.
Mais
le discours à l’encontre du complexe militaro-politique américain est très
violent et l’on a du mal à comprendre les accusations portées contre Verhoeven (le
film serait va-t-en-guerre) : les tortures infligées au Cerveau en fin de
film (avec la belle idée du reportage télévisé censuré) parlent d’elles-mêmes,
de même que l’accoutrement de Carl – devenu une des têtes pensantes du système et n’hésitant pas à sacrifier des soldats en masse – qui, avec sa
cape de cuir noire, renvoie à l’image des pires dirigeants nazis.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire