Intéressant film de Bertrand Tavernier qui semble hésiter entre deux sujets, tantôt le combat des locataires, tantôt le couple entre Bernard et la jeune Anne. Mais cette
oscillation sert le film qui trouve un ton et un rythme propre, avec une
certaine légèreté qui est comme un écho à la liberté des années soixante-dix et
un discours qui est un commentaire des années giscardienne, dans des immeubles
où les locataires subissent la loi des propriétaires sans scrupules.
Le film doit aussi beaucoup à
Michel Piccoli, toujours très à l’aise, dont le rôle renvoie directement au réalisateur Claude Sautet : on reconnaît, dans ce scénariste qui cherche à faire tenir
debout son film, la méthode de travail de Sautet. De même le jeu de Piccoli,
avec des éclats de colère soudains renvoie au fameux réalisateur. Et, il faut
bien dire, le film lui-même est comme un succédané des grands films de
Sautet : il y a dans la relation entre Bernard et Anne quelque chose du couple
Piccoli-Schneider de Max et les
ferrailleurs et quelques séquences du film sont comme des esquisses qui
renvoient à Vincent, François, Paul et
les autres.
Il est amusant de voir plusieurs
acteurs de l’équipe du Splendid
parcourir le film, certains avec des rôles importants (Gérard Jugnot, loin d’un rôle
comique), d’autres juste de passage (Thierry Lhermitte, Christian Clavier). On
notera Michel Blanc dont le tout petit rôle annonce non pas le Jean-Claude Dus
célèbre qu’il tiendra bientôt dans Les
Bronzés mais, assez curieusement, le personnage parasite et égocentré de
Viens chez moi, j’habite chez une copine.
De même on croise la toute jeune Isabelle Huppert (aux côtés de Daniel
Toscan-Duplantier en député) dans un rôle de figuration.
On retiendra aussi l’exceptionnelle
chanson de générique, comme un hymne à Paris et chantée par les compères Rochefort et
Marielle.
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