samedi 23 novembre 2024

Des enfants gâtés (B. Tavernier, 1977)

 



Intéressant film de Bertrand Tavernier qui semble hésiter entre deux sujets, tantôt le combat des locataires, tantôt le couple entre Bernard et la jeune Anne. Mais cette oscillation sert le film qui trouve un ton et un rythme propre, avec une certaine légèreté qui est comme un écho à la liberté des années soixante-dix et un discours qui est un commentaire des années giscardienne, dans des immeubles où les locataires subissent la loi des propriétaires sans scrupules.
Le film doit aussi beaucoup à Michel Piccoli, toujours très à l’aise, dont le rôle renvoie directement au réalisateur Claude Sautet : on reconnaît, dans ce scénariste qui cherche à faire tenir debout son film, la méthode de travail de Sautet. De même le jeu de Piccoli, avec des éclats de colère soudains renvoie au fameux réalisateur. Et, il faut bien dire, le film lui-même est comme un succédané des grands films de Sautet : il y a dans la relation entre Bernard et Anne quelque chose du couple Piccoli-Schneider de Max et les ferrailleurs et quelques séquences du film sont comme des esquisses qui renvoient à Vincent, François, Paul et les autres.
Il est amusant de voir plusieurs acteurs de l’équipe du Splendid parcourir le film, certains avec des rôles importants (Gérard Jugnot, loin d’un rôle comique), d’autres juste de passage (Thierry Lhermitte, Christian Clavier). On notera Michel Blanc dont le tout petit rôle annonce non pas le Jean-Claude Dus célèbre qu’il tiendra bientôt dans Les Bronzés mais, assez curieusement, le personnage parasite et égocentré de Viens chez moi, j’habite chez une copine. De même on croise la toute jeune Isabelle Huppert (aux côtés de Daniel Toscan-Duplantier en député) dans un rôle de figuration.
On retiendra aussi l’exceptionnelle chanson de générique, comme un hymne à Paris et chantée par les compères Rochefort et Marielle.

 

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