
Axé sur une
relation qui n’en est pas une et qui ne mènera nulle part (ce que l’on pressent
tout de suite), Hiver à Sokcho est
peu prenant et peu émouvant. La faute peut-être à cette manière de convoquer d’emblée
des codes du film asiatique qui provoque une attente : contemplatif et
lent, le film renvoie à cette humeur si particulière et si typique que l’on
retrouve dans tant de films asiatiques, de Hou Hsia Hsien à Kore-eda en passant
par Jia Zangke, pour prendre différents univers cinématographiques. La faute
peut-être aussi à Roschdy Zem qui surjoue son personnage dans un registre qui
se veut pourtant sobre. L’acteur devrait faire peu et rester renfermé mais il en fait trop et la sauce ne prend guère (le personnage, en
soit, est très crédible, mais Zem ne parvient pas à l’habiter réellement).
Il y a bien un
traitement esthétique dédié à chacun des deux personnages et tout le scénario
joue du rapprochement entre eux – aussi bien dans la narration que dans
l’esthétique (cela fonctionne bien dans la séquence au restaurant notamment) – rapprochement qui, on
l’a dit, n’aboutit pas. Cela dit, si l’entente entre les deux personnages avait
dû aboutir, aurions-nous été surpris ? Le film alors, semble coincé dans
des codes de représentation et dans des jeux scénaristiques desquels il ne
parvient pas à s’extraire réellement. Et si la visite dans la zone
démilitarisée ou la recherche d’un restaurant sont des séquences réussies, Hiver
à Sokcho peine à convaincre.
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