lundi 22 novembre 2021

Dune (D. Villeneuve, 2021)

 



Dans cet ambitieux Dune, Denis Villeneuve construit une magnifique ambiance sonore et visuelle, créant un space opera au rythme lent, volontiers contemplatif, très détaché. C’est d’ailleurs une marque de son style, en droite ligne de son Blade Runner 2049. Et, bien plus que l’histoire de Franck Herbert, c’est, semble-t-il, cette ambiance qui intéresse Villeneuve et qu’il met au cœur du film, avec une opposition très marquée entre le désert jaune et chaud, arrondi et doux, et la minéralité des constructions humaines anguleuses, cubiques, noires et froides. L’on ne peut s’empêcher de se demander, néanmoins, si ce type d’ambiance aujourd’hui très tendance vieillira bien.
Les personnages sont relégués en arrière-plan, avec un ton très détaché, venant de la distance avec laquelle Villeneuve les filme, les désincarnant presque, les abandonnant dans le cadre, sous la dureté des lignes verticales ou horizontales qui les écrasent. Les péripéties, les différents clans qui s’affrontent, l’initiation de Paul, tout cela semble relégué au second plan. On est loin des actions à rebondissements de Star Wars et l’on ne s’en plaindra pas. L’on retrouve, en fait, avec le kitch en moins et l’ampleur en plus, un peu de l’humeur du Dune de Lynch, qui, au milieu de ses défauts, avait déjà cette volonté de raffinement et d’introspection.

 

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