samedi 6 janvier 2018

Blade Runner 2049 (D. Villeneuve, 2017)




Très bonne suite du film de 1982, Blade Runner 2049 part de ce qui était déjà le plus réussi dans le premier opus (l’atmosphère soigneusement construite par Ridley Scott) pour le magnifier : c’est ainsi que le film est un opéra visuel et sonore, qui happe le spectateur. Le film ne propose que peu d’action (tout comme son prédécesseur) et s’attache à montrer lentement, de façon parfois virtuose, des lieux, des atmosphères, des moments.
On sent bien que Villeneuve se désintéresse du scénario. Pourtant, à la différence du premier film, l’officier K s’interroge sur sa nature, se demandant qui il est réellement (et se fourvoyant). C’est là, au niveau de l’intérêt scénaristique, tout à fait ce qu’il manque au premier film.

Au-delà du Blade Runner de Ridley Scott duquel il s’inspire largement et légitimement (pour l’atmosphère asiatique et pluvieuse des villes, l’architecture, l’ambiance géométrique et jaune de l’intérieur des buildings, etc.), Villeneuve enrichit son film en convoquant de très nombreuses images issues des films de science-fiction. On retrouve ainsi des hologrammes qui évoquent Minority report de Spielberg, une cage d’escalier rappelant Soleil vert de R. Fleischer, un soleil rouge semblable à celui qui clôt THX 1138 de G. Lucas, ou un certain aspect caverneux et monstrueux de la bande son tout droit issu de La Guerre des mondes de Spielberg. On retrouve aussi une certaine lenteur attentive, avec une façon de filmer proche de la matière, rappelant Tarkovski dans Stalker ou Solaris.



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