Dans ce film assez décevant, David Lynch se perd un peu
dans sa volonté (assez ambitieuse) d’adapter le roman de Herbert, ne parvenant pas
à imprimer son style dans un univers de science-fiction. Lynch cherche pourtant
à donner une préciosité et une intériorité au personnage de Paul Atréides,
l’épaississant comme il le fait dans bien d’autres films. Mais cette volonté
est malheureusement contredite par d’autres personnages qui sont eux bien peu
travaillés et détonnent complètement dans l’univers de Lynch (on pense à Feyd-Rautha,
joué par Sting). À cela s’ajoute l’aspect kitsch des décors et des effets
spéciaux, même si les séquences avec les vers ne sont pas celles qui ont le
plus mal vieilli.
On retrouve bien sûr des thèmes chers au réalisateur –
l’intériorité des personnages, leurs rêves, la monstruosité, une humeur sombre
qui transparaît – mais l’ensemble est un peu gaspillé dans un univers très kitsch,
et tous ces éléments semblent disparates, presque incongrus dans cet univers de
science-fiction, quand, dans les grands chefs d’œuvres du réalisateur, ils
s’assemblent et créent une atmosphère unique.
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