samedi 6 juillet 2024

Un p'tit truc en plus (Artus, 2024)





Cette comédie sympathique mais sans grande saveur joue de ressorts habituels pour emmener le spectateur au milieu d’une semaine de vacances dans le Vercors, mêlant handicapés et cambrioleurs en cavale.
Gentillet mais sans grands éclats de rire, le film s’appuie sur un pitch simpliste qui est l’occasion de quelques bonnes réparties et il réduit sa vis comica aux comiques de situations et de répétitions. On peine à trouver des scènes mémorables, apanage des grandes comédies et il n’y a pas non plus d’acteur au grand pouvoir comique pour irriguer le film. Artus apparaît aussi fade en acteur qu’en réalisateur.
On retiendra cependant deux qualités du film, qualités devenues assez rares : d’une part les personnages (hormis peut-être celui joué par Clovis Cornillac dans la première partie du film) ne sont pas traités comme des idiots, d’autre part le film ne délivre pas de leçon de morale.
On est cependant très surpris du succès du film qui a rencontré un succès fracassant (plus de onze millions d’entrées en France). C’est ainsi qu’au milieu de tout le lot des comédies françaises réalisées chaque année, de temps en temps l’une d’elle surgit et cartonne au box-office, on ne saurait dire pourquoi. Le bouche-à-oreille a très bien fonctionné parait-il, on se demande si ce n’est pas le niveau affligeant de la masse des comédies qui, a contrario, fait paraître Un p’tit truc en plus remarquable. Cela en dit long sur le naufrage du genre.
On notera enfin le décalage entre Paris et la province. De plus en plus la cinéphilie illustre deux mondes : ce qui marche en province est un échec à Paris, et inversement. Ici les réussites et les échecs des films illustrent une fracture sociologique qui va grandissante.

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire