samedi 5 octobre 2024

Né pour tuer (Born to Kill de R. Wise, 1947)





Film noir qui a eu une grande renommée dans les années 50, ce qui peut surprendre, tant Sam Wilde, le personnage masculin au cœur du film, reste caricatural. Mais Lawrence Tierney impose une masse dure et tranchante, qui peut marquer les esprits (et qui peut expliquer que Tarantino ait fait appel à lui dans Reservoir Dogs).
Le personnage féminin d’Helen, en revanche, tenu par une Claire Trevor épatante, est très intéressant. Helen s’avère en effet, à la grande surprise du spectateur, pire encore que l’impitoyable Sam. Robert Wise déporte ainsi progressivement l’axe du film vers Helen dont on ne soupçonne pas tout d’abord le jeu de séduction/répulsion.
Le film, alors devient un joli prototype de film noir avec ce personnage féminin qui est un stéréotype de la mante religieuse manipulatrice et fatale qui convient si bien au genre.

 


mercredi 2 octobre 2024

Un homme est mort (J. Deray, 1972)

 


Jacques Deray, entre ses deux Borsalino, file au États-Unis et propose un film très américain, qui n’a pas d’autre originalité que ce Français (Jean Louis Trintignant, assez terne) qui parcourt le film.
Pour le reste, du sujet à la musique en passant par la mise en scène et les séquences conventionnelles qu’il propose, l’ensemble fait très américain. On a donc droit aux lieux habituels (l’hôtel, le parking dans lequel on déboule en voiture, le bar avec ses entraineuses, la riche villa…), peuplés de personnages stéréotypés (un tueur taiseux, un second tueur qui pourchasse le premier, un fils riche qui agit contre son père…) et qui se retrouvent dans des séquences attendues (course-poursuite, trahison, fusillades, etc.). La musique – américaine elle aussi et très typée années 70 – convient assez mal à l’ambiance du film.
On notera néanmoins l’apparition de Michel Constantin qui, plus que Trintignant, donne une singulière touche française au milieu de tous ces américains. Et l’explication finale dans le funérarium est bien vu.