Suite
de la première partie (de telle sorte que les deux films forment un tout), Dune, deuxième partie est sans doute
moins convaincant. La construction du film est assez différente : le
climax final est attendu et c’est vers lui que tendent de nombreux éléments qui
se mettent en place tout au long du film (tensions politiques, influence de Paul
au sein des Fremen, trahisons et autres barbaries). Or ce n’est pas dans ces
moments d’action et de tension que le style de Villeneuve s’exprime le mieux,
mais bien plus dans des moments de ralentissement ou de contemplation (ce qui
s’accorde bien avec la personnalité de son héros). Dans le premier épisode, la
principale scène d’action arrivait tout à coup, sans prévenir, surprenant aussi
bien les Atréides que le spectateur. Dans un sens, Villeneuve était débarrassé
de ce passage obligatoire d’un grand moment d’action. Ici le film est construit
vers l’éclatement de l’action, ce qui lui nuit peut-être.
D’autre
part, certains passages obligés sont moins prenants (l’initiation de Paul qui
devient Fremen) et certains personnages sont bien décevants (les cousins Harkonnen sont confondants de bêtise et de violence mêlées, contrastant avec le baron
lui-même, belle incarnation du Mal mais qui n’est pas idiot). Le personnage de Chani pâtit, quant à lui, de l'interprétation très médiocre de Zendaya.
On
note néanmoins de très belles séquences, dont la première, lorsque Paul et Jessica
sont traqués par des Harkonnen. Le désert, le silence des
déplacements, l’envol des guerriers Harkonnen, cette séquence immersive peut
envoûter un instant (et elle entraîne peut-être une petite déception :
on ne le sait pas encore mais c’est là un des plus grands moments du film).
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