lundi 8 avril 2024

Dune, deuxième partie (Dune: Part Two de D. Villeneuve, 2024)

 



Suite de la première partie (de telle sorte que les deux films forment un tout), Dune, deuxième partie est sans doute moins convaincant. La construction du film est assez différente : le climax final est attendu et c’est vers lui que tendent de nombreux éléments qui se mettent en place tout au long du film (tensions politiques, influence de Paul au sein des Fremen, trahisons et autres barbaries). Or ce n’est pas dans ces moments d’action et de tension que le style de Villeneuve s’exprime le mieux, mais bien plus dans des moments de ralentissement ou de contemplation (ce qui s’accorde bien avec la personnalité de son héros). Dans le premier épisode, la principale scène d’action arrivait tout à coup, sans prévenir, surprenant aussi bien les Atréides que le spectateur. Dans un sens, Villeneuve était débarrassé de ce passage obligatoire d’un grand moment d’action. Ici le film est construit vers l’éclatement de l’action, ce qui lui nuit peut-être.
D’autre part, certains passages obligés sont moins prenants (l’initiation de Paul qui devient Fremen) et certains personnages sont bien décevants (les cousins Harkonnen sont confondants de bêtise et de violence mêlées, contrastant avec le baron lui-même, belle incarnation du Mal mais qui n’est pas idiot). Le personnage de Chani pâtit, quant à lui, de l'interprétation très médiocre de Zendaya.
On note néanmoins de très belles séquences, dont la première, lorsque Paul et Jessica sont traqués par des Harkonnen. Le désert, le silence des déplacements, l’envol des guerriers Harkonnen, cette séquence immersive peut envoûter un instant (et elle entraîne peut-être une petite déception : on ne le sait pas encore mais c’est là un des plus grands moments du film).

 



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