De façon assez symbolique (puisqu’il
est un espace isolé du monde), on peut considérer que le cinéma moderne est né dans une île.
En effet tout commence (la forme,
le sujet, l’esprit, le ton, le jeu des acteurs) avec Un été avec Monika d'Ingmar Bergman. L’acte fondateur est cette échappée belle sur
une île déserte (ou supposée telle). Il s’y joue de brefs instants idylliques,
avant que l’ennui ne gagne Harry et Monika, imposant un retour vers la
civilisation (qui est ici filmée comme le bruit et la fureur). Puis viennent le
mensonge et la trahison – avec le fameux regard caméra d’Harriet Andersson qui nous prend à témoin.
Suivront d’autres pierres
fondatrices, notamment L’Avventura
puis Le Mépris (avec à la fois bien
sûr la séquence de Capri à la villa Malaparte mais aussi la fameuse
séquence dans l’appartement, qui fonctionne pour le couple comme un vase clos où tout se joue, à l’écart du monde) ou encore Pierrot le fou, qui fonctionne comme une réminiscence de Monika, en particulier avec ce jeu de
couple qui se délite, joué par Belmondo et Anna Karina.
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