mercredi 25 septembre 2024

Decision to Leave (Park C., 2022)

 



Magnifique film de Park Chan-wook qui, film après film, apaise l’énergie folle de ses débuts (Old Boy) et déploie son évidente virtuosité dans des films plus posés, formellement très aboutis, amples et riches. Il y a une fascinante évolution dans sa filmographie, entre Old Boy, Thirst, Mademoiselle et ce dernier film.
La richesse de Decision to Leave, bien au-delà du scénario à tiroirs, est dans ces jeux d’images qui viennent s’impressionner les uns sur les autres, donnant une profondeur supplémentaire aux personnages et à leurs émotions. Tout se mêle à l’écran puisque tout se mêle dans leur tête.
Park aime beaucoup jouer avec des images mentales qui permettent de pénétrer, avec une aisance étonnante, au cœur des pensées des personnages. Et Park maintient longtemps Hae-joon – le policier qui enquête et dont on épouse le point de vue – sur la crête étroite de l’incertitude : il ne démêle que très progressivement ce qu’il y a de sincère et d’insincère chez Seo-rae, son hésitation persistant d’autant plus que ses sentiments viennent brouiller les pistes rationnelles qu’il suit dans son enquête. Et il y a des relents de Vertigo, par moment, dans sa façon de voir et de revoir Seo-rae. Le film, alors, parvient à mélanger sans cesse une progression de polar avec l’intimité d’une romance.
La fin à la fois sombre et belle, donne une ampleur supplémentaire au film, non seulement formellement (sur cette plage où la marée monte et engloutit le sable peu à peu) mais aussi émotionnellement puisque, alors, les choses sont dites et Hae-joon ne comprend que trop tard la réalité des sentiments de Seo-rae.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire