Très beau film
de Pietro Germi, empli d’un humanisme humble et touchant. Pourtant Le Disque rouge ne sombre jamais dans la
mièvrerie ou le sentimentalisme, Germi sentant parfaitement le ton et
l’équilibrant avec très grand talent de bout en bout.
Le regard porté
sur l’Italie conserve celui du néoréalisme (duquel Germi, sur ses premiers
films, est un descendant) avec un ancrage social fort. Mais le film s’en
éloigne en donnant une importance à la dramaturgie qui n’est jamais, dans le
néoréalisme, au cœur du film. Le Disque
rouge reprend aussi des motifs typiques des films
« ferroviaires » (La Bête
humaine par exemple, avec le duo du conducteur et de son aide, important
dans Le Disque rouge et qui reprend
le duo Gabin/Carette). Ici le film est organisé autour du double incident dans
la locomotive – le suicide puis le fameux feu rouge dépassé – montré dans une séquence exceptionnelle et
très forte et qui constitue un moment d’inflexion terrible.
Le film,
largement travaillé à partir du regard du fils sur son père (rejoignant ainsi Le Voleur de bicyclette), utilise même souvent
la voix off de l’enfant qui permettra de restaurer la figure paternelle (en
l’aidant à retrouver ses amis et, ensuite, sa famille), d’abord placée au
sommet de la famille, puis sans cesse dégradée.
On notera la
très belle présence de Germi lui-même dans le rôle central d’Andréa, à qui il
donne une très grande humanité et une belle épaisseur morale. Et, au-delà de la
simple histoire d’Andréa, c’est toute la famille italienne qui est décrite,
avec ses sincérités ou ses faux-semblants, sa dureté, ses malheurs, ses moments
de joie, de colère et de réconciliation.
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