samedi 6 février 2021

Le Disque rouge (Il ferroviere de P. Germi, 1956)

 

Très beau film de Pietro Germi, empli d’un humanisme humble et touchant. Pourtant Le Disque rouge ne sombre jamais dans la mièvrerie ou le sentimentalisme, Germi sentant parfaitement le ton et l’équilibrant avec très grand talent de bout en bout.
Le regard porté sur l’Italie conserve celui du néoréalisme (duquel Germi, sur ses premiers films, est un descendant) avec un ancrage social fort. Mais le film s’en éloigne en donnant une importance à la dramaturgie qui n’est jamais, dans le néoréalisme, au cœur du film. Le Disque rouge reprend aussi des motifs typiques des films « ferroviaires » (La Bête humaine par exemple, avec le duo du conducteur et de son aide, important dans Le Disque rouge et qui reprend le duo Gabin/Carette). Ici le film est organisé autour du double incident dans la locomotive – le suicide puis le fameux feu rouge dépassé –  montré dans une séquence exceptionnelle et très forte et qui constitue un moment d’inflexion terrible.
Le film, largement travaillé à partir du regard du fils sur son père (rejoignant ainsi Le Voleur de bicyclette), utilise même souvent la voix off de l’enfant qui permettra de restaurer la figure paternelle (en l’aidant à retrouver ses amis et, ensuite, sa famille), d’abord placée au sommet de la famille, puis sans cesse dégradée.

On notera la très belle présence de Germi lui-même dans le rôle central d’Andréa, à qui il donne une très grande humanité et une belle épaisseur morale. Et, au-delà de la simple histoire d’Andréa, c’est toute la famille italienne qui est décrite, avec ses sincérités ou ses faux-semblants, sa dureté, ses malheurs, ses moments de joie, de colère et de réconciliation.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire