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lundi 30 septembre 2024

Cure (Kyua de K. Kurosawa, 1997)





Etonnant film de Kiyoshi Kurosawa (mais tout à fait dans la manière de faire habituelle du réalisateur), qui construit une ambiance prenante et sait tirer sur quelques fils ténus qui suffisent à titiller le spectateur.
Kurosawa montre très bien ce mystère diffus et impalpable qui hante l’inspecteur et qui, peu à peu, le contamine, alors même qu’il cherche à progresser dans son enquête.
Bien loin de tout dire et de tout montrer (ce qui est une grande qualité du réalisateur qui s’en remet au spectateur pour suivre, accepter les manques et combler les lacunes), il laisse avec habileté des ellipses et des questions sans réponses. On comprend suffisamment pour n’être pas sûr et l’on reste toujours porté par cette atmosphère de mystère, de fantastique et d'incertitudes qui est la grande réussite du film.

 


mercredi 19 octobre 2016

Real (K. Kurosawa, 2013)




Très bon film de Kiyoshi Kurosawa qui montre là son grand talent : on le voit jouer avec les images et jongler avec les périodes de temps, dans cette histoire qui trouve un bel équilibre entre onirisme, romance et science-fiction.
Kurosawa dissémine dans son film des indices qui annoncent le basculement principal (c’est Atsumi qui vient en aide à Koichi et non l’inverse) et annoncent aussi le traumatisme subi par le couple.
Ainsi, si le film fait penser à Inception (de par cette entrée dans les rêves), il apporte ce qui manque sans doute au film de Nolan, à savoir des indices visuels, par exemple le cercle dessiné sur le dos de la main de Koichi qui apparaît ou disparaît, l’apparition énigmatique et récurrente d’un garçon ou de cadavres, la bonne trouvaille visuelle des « zombies philosophiques » (dont la représentation évoque eXistenZ), etc. Ces indices signent l’étrangeté et la dimension onirique du récit et provoquent un doute et un malaise chez le spectateur qui sent que la réalité et l’imaginaire se confondent de plus en plus. Autrement dit, Kurosawa ne s’appuie pas seulement sur le scénario mais aussi sur l’image pour déstabiliser le spectateur et créer une tension et un désarroi.
Le film fait aussi directement référence à Je t’aime, je t’aime d’A. Resnais, dont il adapte l’idée principale (une machine qui permet de voyager dans le passé) et reprend le jeu d’images étranges et sans logique. Mais là où Resnais procède par de brusques coupures et un montage volontairement désordonné, Kurosawa se plaît à fondre ses images, à les brouiller, à les enfermer dans le noir (dans de beaux jeux de lumière). Et Kurosawa donne de nouvelles dimensions (oniriques et fantastiques) à ce qui n’est, chez Resnais, qu’un drame romantique traité de façon très intellectuelle.