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vendredi 6 novembre 2020

Flash Gordon (M. Hodges, 1980)



Au début du film, on cherche le second degré, ne parvenant à croire en la médiocrité de ce que l’on voit. Puis, au bout de quelques minutes, il faut se rendre à l’évidence : tout cela est du premier degré et tout cela est une catastrophe.
Le ridicule de chaque scène explose à chaque instant, la grandiloquence de mauvais goût jaillit dans chaque personnage, la démesure visuelle tombe complètement à plat, la bande originale rajoute et continue de plomber le film qui constitue un nanar redoutable. Ed Wood n’a qu’à bien se tenir.
L’ensemble fait très année cinquante (on se croirait dans Planète interdite), sauf qu’entre temps 2001 et Star Wars sont passés par là et ont ringardisé d’un coup toute la production des films de science-fiction, creusant un fossé d’exigence qui ne fera que s’accroitre. Ici le summum semble atteint.
Et si la distribution semblait prometteuse, face à une telle débauche de ridicule même Max Von Sydow, Timothy Dalton ou encore Ornella Mutti ne peuvent rien.


Cela dit, si l’on veut que le film serve à quelque chose, il peut faire œuvre pédagogique. En effet, si l’on cherche à expliquer ce qu’est le kitsch, plutôt qu’une âpre définition, on peut proposer le film comme un exemple grandeur nature : ici chaque scène, chaque décor, chaque costume, chaque effet spécial, chaque intention, en somme, est kitsch. On ne saurait dire s’il s’agit du nanar ultime, mais on s’en approche bigrement.


samedi 29 septembre 2018

La Loi du milieu (Get Carter de M. Hodges, 1971)




Polar noir au fort accent social, l’un des grands atouts de La Loi du milieu est le portrait qui est fait de l’Angleterre : Mike Hodges – qui était jusqu’alors documentariste – filme une Angleterre charbonneuse, humide et froide dont l’humeur déteint sur le film où tout est glauque, sombre, en déliquescence.
C’est ainsi que ce film qui n’aurait pu être qu'un simple polar de vengeance oscille vers le film populaire noir, aux forts accents de documentaire (des habitants de Newcastle jouent leur propre rôle) et avec une coloration très anglaise. Cette ambiance évoque celle des films contemporains de Ken Loach (Kes ou même Family Life).
L’autre atout du film est sans conteste Mickael Caine, impeccable dans un rôle étonnamment antipathique puisque le personnage agit non seulement par vengeance mais avec, en plus, une indifférence aux gens, une manipulation, une complaisance sordide (la mise en scène du meurtrier de son frère).
Le final sur la plage noire achève remarquablement ce regard sombre sur l’Angleterre.