
Cette comédie grinçante, si elle
ne s’épargne pas quelques raccourcis et quelques caricatures qui forcent trop
le trait, brosse avec une certaine jouissance qui se veut communicative le
monde de la bourse et de la spéculation, avec ses grands manitous qui sont les
maîtres du jeu, ses requins aux dents longues qui embobinent à tout va, ses
beaux parleurs sans scrupules et ses petits épargnants pleins d’espoirs et bientôt
ruinés.
Il est dommage qu’autour d’un
Jean Carmet dont le personnage est réussi, Depardieu cabotine trop, mais ce n’est
rien encore en comparaison de Roger Hanin, immédiatement insupportable. Heureusement
que l’on croise Claude Piéplu qui, comme toujours, campe un second rôle
réjouissant.
La première partie du film est la
plus réussie, lorsque le petit épargnant Courtois fait fructifier tant et plus ses économies tout en
ignorant les rouages de la machine infernale qui va bientôt le broyer. Mais,
ensuite, lorsque Courtois devient ami du courtier qui l’a roulé dans la farine
(et qui, lui aussi, se fait flouer par plus roublard que lui), l’histoire
devient trop artificielle et beaucoup moins prenante.
Mais il reste cette image géniale de Piccoli, le crâne rasé, la
voix plus grave que jamais, qui engueule les banquiers et autres directeurs.