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mardi 21 mai 2024

Le Boss (Il Boss de F. di Leo, 1973)





Dernier film de la trilogie du Milieu de Fernando Di Leo, il est sans doute le moins convaincant des trois. Si di Leo peut s’appuyer sur un bon Henry Silva (et le grand Richard Conte en second rôle), le film est moins sec et massif que le très bon Milan Calibre 9 et moins original que L’Empire du crime. Le Boss reste un polar efficace mais il est trop conventionnel pour être réellement prenant.
Comme dans les deux films précédents de Di Leo, le tueur au centre du film suit à son tour une trajectoire qui lui est propre, en sortant de son rôle d’homme de main et en échappant aux ordres. Le film nous emmène cette fois à Palerme (et non plus à Milan) où une guerre des gangs est l’occasion d’un film violent, où tout n’est que meurtre et trahison. Le terrible univers dépeint par Di Leo est bien loin de la vision presque romantique de la mafia décrite par Coppola.
Plus encore qu’à Milan, la collusion entre mafia et pouvoir politique est totale et le film montre combien les ficelles sont tirées, d’en haut, par des intouchables (qui seront atteints, néanmoins, par les balles du tueur).

 



samedi 13 janvier 2024

L'Empire du crime/Passeport pour deux tueurs (La mala ordina de F. Di Leo, 1972)

 



Après la grande réussite de Milan calibre 9, Fernando Di Leo enchaîne et retrouve l’univers gris, urbain et violent de la mafia. Sans être aussi percutant et sec que le film précédent – on regrette quelques longueurs et quelques facilités –, L’Empire du crime reste efficace.
Il s’appuie sur un personnage intéressant qui change du tout au tout au fur et à mesure du film. Traqué par les tueurs de la mafia, le petit maquereau sans importance Lucas Canali s’affermit peu à peu puis, devant le massacre de sa famille qui a lieu sous ses yeux, devient une boule de colère inarrêtable. Le film érige d’ailleurs en climax ce massacre suivi d’une longue course-poursuite, filmée de façon très expressive à coup de gros plans sur le visage de Canali qui passe du choc de la douleur à la violence de la colère. Mario Adolf, avec son visage étrange et très expressif, tient très bien ce rôle qui commence dans un registre de pure comédie pour se terminer dans une vengeance sanglante. Les deux tueurs américains lancés à ses trousses (Henry Silva et l’immense Woody Strode), sous-utilisés et finalement assez peu présents, ont sans doute inspiré Tarantino (grand amateur du film) pour le célèbre binôme de gangsters de Pulp Fiction.


On notera aussi la dimension politique du film : les deux tueurs sont dépêchés par la branche américaine de la mafia avec pour mission de bien faire comprendre au parrain local qui domine et qui doit s’exécuter. On peut certainement lire à travers cette relation de domination une métaphore de la politique américaine vis-à-vis de l’Italie. L'autre titre français Passeport pour deux tueurs insiste davantage (avec raison) sur cet aspect du film.

 


samedi 1 décembre 2018

Milan calibre 9 (Milano Calibro 9 de F. Di Leo, 1972)



  

Très bon polar noir de Fernando Di Leo qui filme une intrigue efficace dans un Milan dur et sans pitié.
L’ouverture du film, très sèche, rythmée et violente, est très réussie. Dans un univers mafieux de code d’honneur, tout le monde se trahit et, en vérité, on ne peut se fier à personne. Dès lors on ne sait trop où  se situe la vérité à propos de cet argent envolé et que tout le monde cherche et à propos du traître qui a volé cet argent à l’Américain.
Gastone Moschin, ours brutal et taiseux, avec sa tête de bandit, surveillé par les uns, menacé par les autres, construit un personnage melvillien, dur, tout en intériorité. Le film dans son entier évoque d’ailleurs Melville (Le Deuxième souffle notamment), avec ces hommes seuls, ces amitiés viriles, ces trahisons, ce mélange de flics et de truands.


Et, avec cet univers violent où rien n’est sûr, Milan calibre 9 enchaîne les règlements de compte, les colis piégés, les discours de flics (avec le flic réac versus le flic moderne qui a une interprétation sociale de la violence), les prostituées et les vieilles vengeances pour s’achever sur une fin terrible mais excellente.