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mercredi 18 décembre 2024

Le Monocle rit jaune (G. Lautner, 1964)

 



Cette suite du Monocle noir n’est guère enthousiasmante. Certes le film est une comédie d’espionnage volontiers loufoque, mais tout cela est assez pataud et a très mal vieilli.
C’est bien dommage la distribution était intéressante avec Marcel Dalio et Robert Dalban qui entourent Paul Meurisse. Hélas ce dernier, comme à son habitude, s’il est parfait dans des rôles dramatiques, cabotine toujours désagréablement dès qu’il s’agit de changer de registre. Ici il est pénible et le film pâtit de sa composition médiocre.



lundi 9 décembre 2024

Mort d'un pourri (G. Lautner, 1977)

 



Efficace film de Georges Lautner même si le ressort est assez classique (des hommes puissants sont prêts à tout pour retrouver des dossiers compromettants qui ont été volés). L’histoire énergique est parfois assez rocambolesque (l’attentat avec les routiers) et le twist final assez peu crédible.
Mais même si la réalisation est classique, elle a un charme très typé années 70, notamment avec une belle distribution, qui, il faut bien dire, rend le film très plaisant : aux cotés de Delon on trouve rien moins que Maurice Ronet, Michel Aumont, Stéphane Audran, Jean Bouize, Mireille Darc, Ornella Muti ou encore Klaus Kinski.

 

mardi 27 décembre 2022

Les Barbouzes (G. Lautner, 1964)

 



On prend les mêmes, on recommence et… rien ne fonctionne. Un an après le succès des Tontons flingueurs, George Lautner remet le couvert. Il s’appuie sur un scénario de Simonin, reprend Ventura, Blier et Francis Blanche et compte sur les bons mots d’Audiard. Las, tout ce qui fonctionnait dans le film précédent tombe à plat. Les situations sont outrées, les personnages cabotinent beaucoup trop, le scénario n’avance pas. On a du mal, même à trouver quelques répliques ou quelques dialogues qui font mouche.
Il faut dire que Les Tontons flingueurs est une parodie et que Les Barbouzes est une parodie des Tontons. De parodie en parodie, Lautner se perd en chemin et tout l’équilibre qui rendait Les Tontons réjouissant s’est évaporé. On le sait (Jacques Becker, par exemple, a lui aussi réussi ou raté des films avec la même équipe) et on le voit une nouvelle fois : entre avoir les ingrédients et réussir la recette pour que la sauce prenne, il faut qu'une alchimie ait lieu, alchimie que n’a pas su réussir, ici, l’ami Lautner.



mardi 22 septembre 2020

La Route de Salina (G. Lautner, 1970)



Improbable film de Georges Lautner, bien loin de ses célèbres Tontons flingueurs et autre Pacha. Bien plus qu’un genre différent, c’est à la fois un autre univers et un autre style qu’explore ici Lautner, montrant une variation étonnante dans la palette de ses talents.
Ethéré, lunaire, très typé hippie années soixante-dix et surtout complètement américain, il est difficile de voir un lien entre Sur la route de Salina et la bande à Ventura et Blier, avec ses beuveries et autres bourre-pifs pimentés des bons mots d’Audiard.

Accompagnés d'une musique envoûtante et psychédélique, la douceur perdue de Jonas, l’érotisme chaud de Billy et la folie douce et inquiète de Mama composent une toile lente, brûlante et très minérale. Plus que l’intrigue elle-même, c’est son traitement radical qui surprend, avec le très bon Robert Walker dont le personnage de Jonas, détaché et perdu, provoque la même distance au monde chez le spectateur, qui s’interroge sur ce qui se passe – comme Jonas – mais avec le même recul un peu éloigné, comme étranger au monde.
Liberté, amour incestueux, frustration sexuelle, solitude, meurtre, tout y passe, derrière la chaleur et le décor vide et minéral (le couple parcourt même les pouzzolanes de Lanzarote, dans un paysage bien peu californien pour le coup).



Les rires cruels de Billy, en fin de film, renvoient directement – avec la même conclusion tragique – à La Chienne de Renoir.
Tarantino évoquera le film dans son Kill Bill vol. 2en y replaçant le planant Sunny Road to Salina de Christophe, au moment où son héroïne parcourt le désert minéral, comme le faisaient Jonas et Billy, perdus dans leurs dérives.


lundi 22 septembre 2014

Les Tontons flingueurs (G. Lautner, 1963)




Le film vaut évidemment d’abord pour ses acteurs formidables et ses dialogues truculents, les uns et les autres étant le reflet d’un genre et d’une époque et, dans le même temps, légendaires et intemporels.
L’adaptation du roman d’Albert Simonin, si elle a nécessité de nombreuses modifications, a veillé à conserver l’argot, un des grands atouts du roman. De nombreuses répliques de Michel Audiard sont ainsi passées à la postérité. Mais l’équilibre entre l’aspect comique et le ton de film de gangster, qui existe dans le roman, semble difficile à trouver à l’écran. Ainsi le film adopte délibérément un ton comique (quitte à tomber parfois dans le loufoque), quand Touchez pas au grisbi, par exemple, autre adaptation célèbre de Simonin, est traité sur le mode du film de gangsters, sans humour.
Ce film comique qui doit beaucoup aux dialogues reprend la tradition littéraire des grands dialoguistes français (Jacques Prévert ou Henri Jeanson par exemple), habitués aux phrases qui font mouche et destinées à être dites par tel ou tel comédien (Gabin, Jouvet, Herrand, etc.). Ici on sait combien Audiard travaillait ses dialogues en sachant quel acteur (Ventura, Blier, etc.) les dirait et en jouant avec la diction ou le phrasé particulier de celui-ci. Cette fusion entre scénariste et acteurs se ressent parfaitement dans Les Tontons flingueurs, notamment au travers des fameuses répliques qui émaillent le film et qui sont entrées largement dans la culture populaire.


Et le grand plaisir de voir Lino Ventura (qui joue ici son premier rôle comique), Bernard Blier et Cie se saouler, s’envoyer des coups de lattes et autre bourre-pifs est inaltérable.