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mercredi 20 mars 2024

Delicatessen (J.- P. Jeunet et M. Caro, 1991)


 



Ce premier film de Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro est une belle réussite. Ils ont réussi à installer (avec des moyens limités) une ambiance très particulière, en partie rétro, en partie post-apocalyptique (le film est une forme de huis clos dans un immeuble, au milieu d’une friche indéfinissable), avec une image jaune-sépia déjà caractéristique. Une belle galerie de personnages peuple l’immeuble avec le terrible boucher du commerce du rez-de-chaussée (Jean-Claude Dreyfus, dans une composition marquante) et, ensuite, à chaque étage, des personnages grotesques, étranges, iconoclastes. La distribution fait la part belle à des acteurs encore inconnus (Karine Viard par exemple) et Dominique Pinon trouve là un très bon premier premier rôle.
Le film, ensuite, déploie toute l’imagination des auteurs, depuis le récit principal jusque dans ses moindres détails, multipliant des saynètes parfois savoureuses.
Si le film est souvent jubilatoire, on sent bien l’influence de Marc Caro qui donne à Delicatessen une noirceur qui confine parfois au glauque, alors que, une fois que Jeunet sera seul aux commandes, il conservera bien des motifs déjà présents (les personnages hauts en couleur, une attirance vers le rétro des années cinquante ou soixante, le soin du détail baroque, le ton de comédie) mais dans une ambiance douce et très (trop) sucrée donnant à ses films une légèreté que n’a pas Delicatessen (Amélie Poulain en est le prototype, mais Micmacs à tire-larigot le montre très bien aussi).

 


lundi 22 août 2022

La Cité des enfants perdus (J.- P. Jeunet et M. Caro, 1995)

 



Jouant à fond d’une ambiance steampunk qui envahit chaque surface de l’image, Jean-Pierre Jeunet cherche à immerger le spectateur dans son univers mais, en fait, il finit par le noyer, tant son maniérisme fatigue.
C’est qu’il n’est pas un angle de vue reposant, pas un personnage conventionnel, pas une couleur classique : son style forcé règne à chaque image. Mais tout cela est exagéré et ce n’est pas l’originalité, l’imaginaire ou l’incongru que l’on retient mais une lassitude saoulante. L’histoire, qui n’est pas ce qui passionne le plus le réalisateur, ne convainc guère non plus et le film, finalement, est décevant et vite oublié.