mercredi 1 août 2012

A propos



Ce blog se propose de commenter différents films, essentiellement des films du patrimoine (mais pas seulement). Les commentaires sont sans doute à lire une fois le film vu, afin de pouvoir confronter les idées ou les ressentis (et aussi, évidemment, pour ne pas craindre de voir révéler un élément clef de l'intrigue). Bien entendu la visée est modeste – elle est celle d’un simple spectateur amateur de cinéma – et elle est très subjective : y sont exprimés des ressentis ou des associations d’idées qui sont tout à fait personnels.

Il y a deux types de films qu’il faut retenir pour un amateur :
     - Il y a tout d’abord les films importants objectivement : ce sont des films majeurs, indiscutables et indiscutés. On pense à tel ou tel film de Chaplin, Ford, Lang, Renoir, Mizoguchi, etc. Quand bien même tous ces films ne nous plaisent pas forcément, il faut comprendre l'importance de chacun, son influence ou son innovation. C’est un peu comme Le Caravage qui peut laisser indifférent mais qui a révolutionné la peinture italienne, ou comme Proust parfois jugé illisible : il y a pourtant un avant et un après La Recherche dans le roman du vingtième siècle.
     - En revanche, subjectivement, il y a mille autres films contestables, qui plairont aux uns et que détesteront les autres, que tel ou tel spécialiste dédaignera mais qui nous aurons marqués, charmés, interloqués et qui, d'une façon ou d'une autre, nous resteront. C'est ainsi qu'un bon film, de façon tout à fait subjective, est un film qui nous reste, dont les images, les idées ou les ressentis qu'il provoque continuent de tourner dans notre tête. C'est un film qui appelle un autre film, une autre œuvre d'art. C'est que le cinéma, comme les autres arts, induit mille et une émotions. Émotions parfois nettes, mais parfois complexes et intimes : telle scène nous plonge en nous-même ou fait écho à un je-ne-sais-quoi d'indéfinissable. C'est alors que le film s'adresse à nous. Et c’est dans cette intimité du film que se situent les sommets des montagnes.

Aguirre, la colère de Dieu (W. Herzog, 1972)

Un bon film, c’est en tout cas bien plus qu’un film qui fait passer un bon moment. Nous aimons trop le cinéma pour nous contenter de simplement passer un bon moment devant un film. Ce serait réduire le cinéma, un peu comme si on réduisait le roman aux romans de gare : admettons qu’ils peuvent occuper le temps plaisamment mais c’est bien peu.


Bien entendu il n’est pas question ici de proposer une analyse fouillée comme le ferait un spécialiste qui décortiquerait les éléments de technique et listerait les références. On se gardera donc de disséquer trop précisément les films (on les conservera, pour les commenter, dans leur « unité spectatorielle »).
On sait, par exemple, que Martin Scorsese ou Quentin Tarantino truffent leurs films de clins d’œil, d’hommages, qu’ils vont proposer un cadrage « à la manière de » ou reproduire tel effet qu’on retrouve chez tel autre réalisateur. Et il est bien difficile, à moins de voir et de revoir encore le film, et à moins de connaître parfaitement les filmographies des auteurs de référence (analyser finement Martin Scorsese implique de connaître parfaitement, par exemple et entre autres, les filmographies de Samuel Fuller ou de Michael Powell) de réaliser de tels décryptages. Et puis il faut bien admettre qu’il n’y a dans ces analyses rien de naturel : on est alors bien loin de ce que l’on ressent quand on voit le film.
Ce qui nous intéresse, c’est donc simplement l’écho qu’un film peut faire en nous, quand d’autres ressentiront d’autres échos.

On trouvera également sur ce blog quelques pages destinées à des réflexions ou à des approfondissements de tel ou tel aspect lié au cinéma. On trouvera, enfin, deux listes (pompeusement appelées Top 100 et Top 500) qui sont une tentative de cerner les films les plus marquants ou les plus réussis du cinéma. L'ensemble est évidemment très subjectif et, même si le nombre de films n'est pas figé (il ne s'agit pas de mettre exactement 100 ou 500 films), de telles listes oublient forcément bien des films. Mais elles sont l'occasion de repenser aux films vus et de faire vivre et dialoguer entre eux tous ces films et toutes ces images.

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