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vendredi 22 mars 2019

Carnage (Prime Cut de M. Ritchie, 1972)




Film assez prévisible de Michael Ritchie, qui, s'il ne surprend guère, interpelle par plusieurs scènes – à commencer par le générique ! – où l’assimilation entre humanité et bétail est totale.
C’est que Ritchie emmène son idée d'opposition entre deux mondes jusqu’au bout : d’un côté les bandits de Chicago en costard-cravate, de l’autre les rednecks éleveurs qui vendent des prostituées comme on vend du bétail et transforment en chair à pâté ou en saucisses ceux qui veulent leur chercher des noises. Cet aspect sanguinolent et repoussant, qui s’inscrit dès les premières images, est saisissant.
Lee Marvin fait le boulot et Gene Hackman est très bien en grand méchant du terroir, à déguster des tripes pendant que des jeunes filles nues et shootées sont à vendre comme du bétail.



La sauvagerie de ces fermiers, qui s’abritent derrière un paravent présentable (la ferme, la foire et l’abattoir, aux activités perverties), évoque déjà les dégénérés des films d’horreur qui arriveront bientôt sur les écrans. Dans Massacre à la tronçonneuse, par exemple, c’est l’arrière-cuisine d’une boucherie qu’utilise Leatherface.

vendredi 18 janvier 2019

Votez McKay (The Candidate de M. Ritchie, 1972)




Très intéressant film politique  – sous-genre très en vogue dans les années 70 (on pense aux films de A. Pakula, où l'on retrouvera Robert Redford) – qui s'appuie sur une campagne électorale fictive.
L'idée de départ est très bonne : Michael Ritchie lance l’idéaliste Bill McKay (Robert Redford) dans un combat perdu d’avance. Avec ses belles idées pour l’environnement, pour l’aide aux pauvres ou aux femmes seules, McKay se lance un peu naïvement dans la campagne, affrontant l’expérimenté et cynique sénateur sortant, animal politique infranchissable (la séquence du feu de forêt est excellente).



Tout l’intérêt est de suivre à la fois la mobilisation croissante – avec les salles d’abord vides qui se remplissent peu à peu  – en parallèle de la dérive lente et plus ou moins consciente de McKay, qui, pour grappiller des voix et n’être pas ridiculisé, doit devenir réellement candidat, c’est-à-dire mettre de l’eau dans son vin, d'abord un peu puis de plus en plus. Les dessous de la campagne électorale sont alors disséqués, avec les clips de campagne qui éludent tel ou tel sujet ou les suggestions sur la façon de répondre à des questions piégeuses. Et McKay perd sa liberté de ton, devient plus tendu, plus anxieux d’un faux pas, davantage crispé à mesure que la machinerie politique fait son œuvre, jusqu’à la superficialité décisive du débat télévisé où il apparaît – transformé en candidat médiatique – aux antipodes du fringant idéaliste qu’il était.
L’interrogation finale résume à elle seule la désillusion d’une Amérique qui, en pleine présidence Nixon, ne croit plus aux politiques.

Le film constitue aussi un contre-champ à La Dernière fanfare de J. Ford, où Skeffington, le vieux routier de la politique, sûr d’être réélu, finissait par être battu.