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jeudi 26 septembre 2024

Les Centurions (Lost Command de M. Robson, 1966)

 



Intéressant film de guerre de Mark Robson, auteur de plusieurs films très variés et remarquables (La Septième victime) ou très originaux (Bedlam).
D’emblée le casting international surprend : autour d’Alain Delon ou de Maurice Ronet (de nouveau dans le mauvais rôle face à Delon, après Plein soleil et avant La Piscine), on trouve Michelle Morgan ou Claudia Cardinale et, au cœur du film, en colonel meneur d’hommes, Anthony Quinn. On n’est pas très sûr que ces choix soient pertinents : Claudia Cardinale n’est pas forcément convaincante en femme arabe échappée de la casbah, de même que George Segal est peu crédible en indépendantiste algérien.
Mais la force du film tient dans son propos : démarré à Diên Biên Phu, le film, ensuite, donne une version de la Bataille d’Alger vue par les parachutistes français. Le film oppose des personnages qui, d’abord unis dans la défaite, vont peu à peu suivre des trajectoires différentes et ils finiront par s’opposer du tout au tout. Ce sont ces trajectoires croisées qui passionnent, d’autant plus que Robson prend le temps de travailler ses personnages, leur donnant une épaisseur qui les rend crédible. Delon, comme à son habitude, propose un personnage complexe qui sortira de la guerre avec les idéaux en berne quand le colonel – pur maître de guerre – deviendra général. Les réussites françaises aux premiers jours de la bataille a un goût très amer pour Robson. Et l’on n’oublie pas que Gillo Pontecorvo, la même année, tourne la fascinante Bataille d’Alger, qui, dans un tout autre style, donne à voir un point de vue plus multiple. Mais si le film de Pontecorvo est sans doute plus happant et complexe, Les Centurions reste un très bel exemple de ce que le cinéma international peut produire en proposant un discours complexe sur un sujet encore brûlant au moment du tournage.

 


lundi 13 décembre 2021

Bedlam (M. Robson, 1946)

 



Étonnant film de Mark Robson qui s’éloigne largement des vulgates des années 40 et réalise un film semi-historique et semi-horrifique, en s'appuyant sur le thème de gravures de Hogarth, en particulier La Maison des fous qu’il met en scène véritablement. Ce jeu sur les gravures – assez discret (même si le générique nous les montre) – est très réussi.
Le film oppose avec brio la raison et la folie, mais en prenant le parti étonnant de la folie, inversant ainsi le paradigme habituel. Il secoue ainsi la société : n’est pas fou celui que l’on croit. Il propose ainsi un pas de côté par rapport aux conventions ainsi qu'au qu’en dira-t-on : tout ce qui est raisonnable est ici laminé. C’est la manière dont les raisonnements sont tordus dans tous les sens qui rend la raison particulièrement malsaine (l’on se souvient d’ailleurs que la folie, bien souvent, vient d'un excès de logique, d'une manière implacable de raisonner et dont on ne s'écarte jamais).

On retiendra évidemment Boris Karloff, exceptionnel en bourreau et en âme noire de Lord Mortimer, tout d’intelligence diabolique et retorse.




jeudi 2 juillet 2015

La Septième victime (The Seventh Victim de M. Robson, 1943)



La septième victime Mark Robson Affiche Poster

Très bon film noir, étrange, maléfique, qui plonge le spectateur dans une atmosphère dont il est difficile de s'extirper. Les puissances morbides qui tirent vers elles la sœur de Mary attirent aussi le spectateur.
Robson excelle dans les suggestions, les indices laissés hors-champ. C’est ainsi que le film abonde en personnages troubles et comme pervertis. On découvre une étonnante scène de douche qui est comme une ébauche de la célèbre séquence de Psychose.

Mary (Kim Hunter) surprise sous la douche
Le film tente une victoire sur le Mal mais la dernière scène, très sobre et qui nous dit tout sans rien nous montrer (géniale conclusion du film, à la fois conclusion morale et stylistique), finit de plonger le spectateur dans le désarroi du mal.

La septième victime Mark Robson

lundi 6 avril 2015

Le Champion (Champion de M. Robson, 1949)



Film assez conventionnel, mais la fin est réussie. Il reprend une trame bien connue : lors d'un combat de boxe amateur un quidam gagne quelques dollars pour remplacer un adversaire absent. Le gaillard encaisse bien et a du punch, il n'en faut pas plus pour qu'il se mette réellement à la boxe.
Le jeu très expressif de K. Douglas incarne très bien le boxeur et son personnage assez caricatural dans une première partie du film prend une certaine épaisseur dramatique qui accompagne la noirceur de ton que l'on ressent finalement.

Faire sortir de la misère un pauvre type, c'est le rôle habituel de la boxe dans les films américains, qu'il y ait un échec ou une victoire à la fin. Selon les cas la boxe sert alors de révélateur positif (par exemple dans Marqué par la haine) ou de révélateur négatif des particularités de chacun. Ici l'individualisme jusqu'au-boutiste du personnage lui permet de gravir un à un tous les échelons du succès (au prix de trahison, d'égoïsme, etc.) avant, finalement, d'avoir raison de lui.


mardi 25 novembre 2014

Plus dure sera la chute (The Harder They Fall de M. Robson, 1956)




Honnête film sur le monde de la boxe. Le journaliste Eddie Willis (Humphrey Bogart) est engagé par le truand Nick Benko (très bon Rod Steiger) pour promouvoir un boxeur géant mais très mauvais. Les matchs sont truqués les uns après les autres pour permettre au poulain de gravir les échelons un à un afin de gagner un maximum d'argent.
Le film ne révèle guère de surprise, on suit la combine, la tentative de résistance de Eddie Willis, l'avidité impitoyable de Benko. La fin est très hollywoodienne. C’est la dernière apparition de Bogart, dans un rôle somme toute oubliable.