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samedi 16 mars 2024

Les Cruels (I crudeli de S. Corbucci, 1967)

 



Dans ce western spaghetti de bonne facture (ce qui n’est pas si courant), Sergio Corbucci, après son légendaire Django, trimballe à nouveau un cercueil dans l’Ouest américain, sur fond de réconciliation à la fin de la guerre de Sécession.
Il s’ingénie à faire subir à son petit groupe de personnages un parcours qui n’en finit pas : l’armée, le shérif, le prêtre, l’enterrement, les bandits, les Indiens, tout y passe pour venir contrecarrer l’ambitieux projet du colonel Jonas.

Il faut dire que ce colonel (impeccable Joseph Cotten), père de famille qui mène le groupe, s’accroche à un idéal auquel il croit jusqu’au bout. Et s’il est sans pitié pour qui se met en travers de sa route, c’est là un personnage rare dans ces westerns sans foi ni loi où l’immoralité, la cupidité et le cynisme raflent le plus souvent la mise. Ici Jonas est de bonne foi et reste intransigeant, quand bien même son combat est vain (voler de l’or pour réarmer le Sud et repartir au combat).




samedi 31 octobre 2015

Le Grand silence (Il Grande Silenzio de S. Corbucci, 1968)




Si Le Grand silence est un western assez moyen, il est en revanche un bon western italien (l'immense majorité des westerns italiens étant très quelconque).
Il brille par deux aspects principalement : d'une part le décor enneigé omniprésent qui tranche avec l'essentiel de la production de westerns et qui est magnifiquement filmé ; et d'autre part la fin, sans aucune illusion, se termine dans un bain de sang. Voilà typiquement une fin que ne se serait jamais permise une production hollywoodienne.



Une fin alternative (plus conventionnelle : Tigrero meurt) a bien été tournée, mais elle est tout à fait incohérente et bâclée : la terrible fin s'est donc imposée d'elle-même.
Klaus Kinski campe un tueur très réussi et Trintignant est étonnant dans un rôle principal muet.

Il faut noter que le dessinateur Yves Swolf s’inspire beaucoup, dans sa série Durango, du personnage de Silenzio joué par Trintignant : son héros Durango a le même physique et utilise la même arme que dans le film de Corbucci.

Le héros Durango dans la BD de Y. Swolfs
Jean-Louis Trintignant dans Le Grand Silence
Le premier album – Les Chiens meurent en hiver – reprend la trame du Grand silence : l’univers enneigé est le même et le tueur ennemi ressemble à Klaus Kinski.

Le tueur Reno dans Les Chiens meurent en hiver de Y. Swolfs
Klaus Kinski dans Le Grand silence
Cette BD, très italienne dans son style, emprunte d’ailleurs beaucoup aux westerns italiens (cadrages, noms des personnages, armes utilisées, etc.).

lundi 15 juin 2015

Django (S. Corbucci, 1966)




Western italien très célèbre en son temps et assez typique, mais sans grande signification. L'idée de Django qui traîne son cercueil (cercueil contenant sa mitrailleuse qui sème la mort) est très bien vu. Le personnage joué par Franco Nero est devenu mythique chez les aficionados.


On remarquera que le film, pourtant tourné comme la plupart des westerns italiens, en Espagne dans la région très sèche d’Almeria, est envahi de boue. Le film se fait ainsi l’écho des inondations dévastatrices qui ont touché l’Italie en 1966.
La résonance du film est due à sa violence terrible, très crue, sans limite. En 1966 Hollywood est encore ceinturé par son code de censure et le contraste est frappant entre la violence libérée et nihiliste de Corbucci et la retenue des productions américaines. Ce film (et d’autres films du même auteur ou de la même veine) ont largement influencé les réalisateurs américains. Cette influence est manifeste en particulier chez Sam Peckinpah avec sa Horde sauvage.


Mais, pour le reste, au-delà de cette violence nihiliste, le film ne s’éloigne guère du schéma classique violence/vengeance, typique du western italien. On sent bien qu’il s’agit ici de surfer sur un genre alors très populaire et boosté par Sergio Leone.
Le film donna lieu à de nombreuses suites. Tarantino adore (son Django Unchained lui rend plusieurs hommages à commencer par le nom du personnage principal et une apparition de Franco Nero), nous moins.