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samedi 29 mai 2021

Les Gaîtés de l'escadron (M. Tourneur, 1932)

 

Le film de Maurice Tourneur apparaît comme une suite de petites saynètes qui constituent une chronique comique de la vie de caserne.
On se réjouit du trio d’acteurs qui viennent émailler les scènes avec Fernandel en soldat brimé par tous les gradés, Gabin en prisonnier feignant et râleur et, bien sûr, Raimu en capitaine débonnaire qui vient unir entre eux ces moments de la vie de la caserne, avec la visite d’inspection du général en point d’orgue.
Tout cela est léger et reste constamment drôle, passant d’un personnage à l’autre, d’un petit moment pris sur le vif et croqué en quelques plans à un autre. Sans grande prétention pour ce qui est du réalisme de la vie de caserne, Les Gaîtés de l’escadron est réussi et offre plusieurs séquences truculentes.



lundi 10 mai 2021

Avec le sourire (M. Tourneur, 1936)

 

Le film de Maurice Tourneur raconte avec facilité et élan le parcours d’un cynique à l’apparence affable et généreuse mais en réalité audacieux et redoutable : si Victor Larnois semble perpétuellement de bonne humeur et conciliant, il n’hésite pas à passer en douce, à trahir, à filouter et à rendre les coups. Sa sociabilité fait le reste et il s’immisce parfaitement dans le petit marigot que constitue le monde du spectacle dans lequel il s’infiltre jusqu’à parvenir aux plus hautes responsabilités.
Le rôle va comme un gant à Maurice Chevalier, qui oscille entre crédibilité et caricature, entre grandiloquence et distance ironique. Bien sûr la critique sociale est sévère : dans ce monde sans pitié, l’apparence est primordiale, c’est-à-dire la superficialité, l’absence de profondeur et de substance.

On retrouve une image opposée au personnage de Larnois dans Bienvenue, mister Chance où un vrai doux gentil (et non un cynique narquois), joué magistralement par Peter Sellers, progresse lui aussi à pas de géant mais malgré lui, du fait de la médiocrité et de l’intéressement de ceux qui l’entourent.
On a alors deux versions corrosives de la société qui sont évidemment deux revers d’une même pièce : le théâtre social est peuplé d’arrivistes sans scrupules qui sont autant de crabes entremêlés qui se pincent entre eux. Mister Chance, sur une autre planète, est insensible aux blessures et Victor Larnois, sous ses dehors inoffensifs, n’en pince que plus sournoisement et violemment les autres pour se frayer un chemin…

 

vendredi 24 juillet 2020

La Main du diable (M. Tourneur, 1943)




Ce film fantastique original et intelligent bénéficie d’une belle idée scénaristique et d’une histoire en flash-back bien menée. Si l’on comprend assez vite le piège tendu, on suit avec délice la descente aux enfers (ou plutôt les rencontres de plus en plus compromettantes avec le Diable) de Roland Brissot (impeccable Pierre Fresnay, comme toujours).
Le film propose ainsi une variation originale du mythe de Faust, distillant une peur croissante chez Brissot et, par là-même, chez le spectateur. Des scènes de comédie (à l’auberge notamment) se mêlent pourtant à cette peur grandissante et créent une étonnante dissonance. De la même façon, d’autres scènes surprennent par leur accent expressionniste violent (lorsque Brissot rencontre les malheureux qui ont, comme lui, signé un pacte diabolique).
Mais Maurice Tourneur construit son film avec sobriété, en particulier dans la représentation de l’effroi, évitant le plus souvent de montrer directement cette main effrayante (1). Un parti-pris de mise en scène qui, on le sait, sera magnifié par son fils
.




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(1) : L’étrange plan de coupe où l’on voit directement le contenu du fameux coffret avec la main qui bouge n’est pas de Tourneur mais de Jean Devaivre, son assistant, qui prendra le relais quand les circonstances difficiles de la réalisation l’exigeront (le film est tourné pendant la guerre dans les studios Continental-Films aux mains des Allemands).


mardi 14 août 2018

Volpone (M. Tourneur, 1941)




Si le film est amusant et va assez loin dans l’amoralité (Volpone force Corvino, par appât du gain, à lui proposer sa femme), il a considérablement vieilli. Les décors et les costumes – qui reconstituent dans les grandes lignes une Venise du XVIème siècle – passent assez mal et l’ensemble est très poussiéreux, même si le twist final est une réussite.
Le film vaut pour ses acteurs : si Harry Baur en Volpone cabotine trop, Louis Jouvet est parfait en Mosca, à la fois mielleux et cynique, et Charles Dullin campe un vieil usurier mémorable.



samedi 8 octobre 2016

Péchés de jeunesse (M. Tourneur, 1941)




Film assez typique de la période où M. Tourneur entreprend de balader son personnage dans différents milieux, reproduisant une manière de faire courante à l’époque (on retrouve ce principe de films à sketch dans Carnet de bal par exemple).

Harry Baur est très bien en vieil homme qui se cherche un fils et qui, sans cesse, passe de l'espoir au désespoir. Le film apparaît aujourd'hui un peu désuet et la description sociale trop appliquée (chaque fils perdu se trouvant dans des milieux différents qui décrivent à eux tous la société).