Magnifique
adaptation de Zola, très sombre et pessimiste. Ce n’est pas le Renoir poétique,
chatoyant et vivant qui agit ici (comme dans Partie de campagne), mais c’est le Renoir au regard social noir et
acéré, qui lui fait disséquer l’âme des hommes et, surtout, explorer les
rapports humains, dans tout ce qu’ils peuvent avoir de bas et de tragique.
Renoir filme
passionnément la locomotive galopant sur les rails – la séquence d’ouverture est
extraordinaire – et fixe son regard sur Lantier, le damné, coincé dans son
dilemme et abîmé par sa folie héréditaire. Lantier, emporté par sa machine,
semble foncer à pleine vapeur vers la tragédie de son destin.
Gabin est
immense, avec cette rage contenue et qui explose par instants fugaces mais
tragiques. Et, dans son sillage, toute la distribution fait vivre cette galerie
de personnages, certains sombres, d’autres désespérés, d’autres encore goguenards.
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