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mercredi 23 octobre 2019

Le Retour (Coming home de H. Ashby, 1978)




Si le film a eu un certain succès (récompensé aux oscars notamment), il est clairement en-dessous des plus grandes réussites de Hal Ashby et l'on n’y retrouve guère son style, avec son grain de folie, sa poésie étonnante et son regard si particulier sur le monde. On notera simplement la bande-son – qui va des Beatles aux Rolling Stones – qui emmène par instant le film vers une tonalité différente.
Mais l’ensemble reste bien consensuel et dans l’air du temps : on n'y voit guère plus qu’une dénonciation de la guerre du Vietnam, au travers du difficile retour d’un soldat blessé et la relation qu’il entame avec une infirmière.
Si l’on retrouvera des motifs du film dans Né un 4 juillet ou même Forrest Gump, on reste très loin des plus grandes réussites du genre et très loin aussi, en ce qui concerne la filmographie d'Ashby, de Harold et Maude ou de Bienvenue, mister Chance.


mercredi 12 avril 2017

Bienvenue, mister Chance (Being There de H. Ashby, 1979)




Intéressant film de Hal Ashby, très classique et assez lent, mais à la morale très percutante. En effet M. Chance est un simple d’esprit, analphabète, qui passe son temps à regarder la télé ou à jardiner en étant coupé du monde, qui ignore tout de la vie en société et qui ne comprend guère ce qu’on lui dit. Et, parmi les élites de l’Amérique (jusqu’au Président), cette simplicité de benêt passe pour de la haute intelligence et ses silences gênés pleins d’incompréhension passent pour de la retenue de la plus haute sagesse. Il y a là une ironie caustique qui montre la déliquescence de ces dirigeants qui, on le voit, n’ont plus rien d’une élite intellectuelle. Ils ne sont plus guère qu’une caste où il n’est question que de puissance financière et où les remarques de jardinier que prononce M. Chance passent pour des paraboles de gourou.
On notera le jeu extraordinaire de Peter Sellers – dans un rôle bien différent de ses prestations comiques habituelles –, qui est capable de passer en un instant d’un sourire niais à l’expression d’une sincérité simple mais profonde. Il parvient à donner une crédibilité au personnage – et ce faisant, à tout le film – sans le faire tomber dans une loufoquerie invraisemblable.
Le dernier plan – ou Mister Chance marche sur l’eau – est remarquable.


lundi 16 juin 2014

Harold et Maude (Harold and Maude de H. Ashby, 1971)




Délicieux film de Hal Ashby, ancré dans une époque, aussi bien par ses thèmes que dans sa forme. C’est le prototype même du film culte qui est aussi très réussi (l’un et l’autre n’allant pas de soi !).
Le film réussit la gageure d’aborder un thème très complexe (l’amour entre deux personnes qui ont quelques 60 ans d’écart, et ce jusqu’à l’amour physique) avec une facilité étonnante, d'autant plus que le thème de la mort est omniprésent (nombreux enterrements, « suicides » de Harold, etc.).


Le film parvient à distiller des séquences très drôles, depuis les macabres mises en scène de Harold jusqu’aux réactions à l’annonce de l’amour d’Harold, en passant par les facéties de Maude ou la transformation de la Jaguar type E en corbillard (quel sacrilège !). Dans le même temps, sans se contredire, le film offre un final très triste : le suicide, réel celui-là, et annoncé par Maude, mais sans que Harold ne le comprenne.
Bien sûr la symbolique est un peu forcée : à 80 ans Maude passe le témoin et laisse Harold vivre, maintenant qu'elle lui a montré la voie. Mais le film est réjouissant, Ruth Gordon est pétillante dans le rôle de Maude et Bud Cort, dégingandé et naïf, est un parfait contrepoint.

La morbidité d'Harold s'exprime jusqu'à sa voiture...
Le film a, par ailleurs, su parfaitement trouver son époque (cet aspect daté rajoute à sa naïveté aujourd’hui), depuis les valeurs véhiculées par Maude jusqu’à sa manière de vivre, libérée et insouciante, en passant par la bande originale magnifique de Cat Stevens.