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vendredi 10 mars 2017

Au fil du temps (Im Lauf der Zeit de W. Wenders, 1976)




Étonnant film de Wenders, empreint d’une nostalgie, d’une chaleur ou d’une poussière un peu étrange et lointaine. Road-movie sur fond de cinéma, de rock, d’introspection, Wenders européanise ce genre très américain et décrit une contemplation tranquille et lente, détachée du monde. Les deux personnages, atypiques, qui fond un bout de chemin ensemble, cherchent – sans chercher vraiment – des réponses, sans les trouver vraiment.
Les années passant, ce film de plus de quarante ans se voit maintenant doté d’un charme désuet supplémentaire.
Le film évoque le charme du cinéma, de l’enfance, de la lenteur calme des paysages qui défilent. Il est une errance sans véritable but – il est en cela très moderne – qui emmène ses protagonistes, ici, là et ailleurs, au fil du temps, donc.


dimanche 5 avril 2015

Paris, Texas (W. Wenders, 1984)




Très bon film de Wim Wenders qui exprime ici à la fois sa fascination pour le western (et ce dès le début, avec Travis qui occupe l’espace archétypal de la Frontière : un désert où le manque d’eau est mortel) et qui joue avec les liens complexes entre l’Europe et les Etats-Unis (liens entrevus dès le titre du film).
Les images, la musique, le ton lent de la narration, tout cela confère une impression forte qui émane du film et marque le spectateur.
Travis surgit de nulle part et veut reconstruire sa famille. Une fois rapproché de son fils, ils partent en quête de la mère, mais la relation avec elle est impossible et Travis cherchera simplement, finalement, à rapprocher la mère de son fils, avant de repartir à nouveau vers l’inconnu en fin de film, comme tant d’autres cowboys avant lui.


Wenders illustre parfaitement cette impossibilité de communication entre Travis et Jane : si Travis surgit dans des espaces ouverts à l’infini, Jane est au contraire sans cesse encadrée, cloisonnée, jusqu’à l’étouffement de la pièce du peep-show. La séquence de cette tentative de communication, au travers de la glace sans tain, avec le jeu de miroir, est magnifique.


mardi 11 décembre 2012

L'Ami américain (Der Amerikanische Freund de W. Wenders, 1977)




Étrange film, à la croisée des chemins : Wim Wenders prend comme matériel un polar américain et le filme avec sa patte européenne de « film d’auteur ». Il réussit ainsi à rendre hommage au polar tout en s’écartant considérablement des canons du genre.



Wenders y met son style contemplatif, construisant le film comme une errance étrange, une déambulation un peu sombre et désespérée, avec la mort en toile de fond. L’atmosphère porte l’oppression de la jungle urbaine, avec des contours indéfinis, des couleurs tantôt ternes et grises, tantôt rehaussées mais cauchemardesques. Et le piège en forme de toile d’araignée qui se referme peu à peu sur Jonathan (Bruno Ganz) – dont il ne s’extraira que grâce au cow-boy étrange qu’est Tom Ripley (Dennis Hopper) –, semble n’être qu’une expression parmi d’autre de la douleur sombre et solitaire qui envahit le film.