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samedi 24 juin 2023

Jeanne d'Arc (L. Besson, 1999)

 



Alors en plein succès (le film vient juste après Léon et Le Cinquième élément), Luc Besson propose sa vision très hollywoodienne de Jeanne d’Arc. Mais, au-delà de ce traitement à grand spectacle, les mauvaises habitudes de Besson et le rôle principal bien décevant viennent foudroyer le film.
Il faut dire que Milla Jovovich est une actrice beaucoup trop limitée, bien incapable de tenir un tel rôle. Très fade, sans intériorité, elle est bien loin de dégager une passion et un magnétisme à même d’incarner ce que Jeanne d’Arc – personnage habité s’il en est – est dans la mémoire collective et ce qu’elle peut représenter à l’écran.

Et si, derrière l’actrice principale, le casting se veut riche et si plusieurs rôles sont bien tenus (John Malkovich, par exemple, est très bien en Charles VII et il rappelle à notre mémoire la composition de Richard Widmark dans le film de Preminger) d’autres jeux d’acteurs sont problématiques par leur outrance (Vincent Cassel, Tchéky Karyo, etc.). Mais, plus que les acteurs, c’est ce que fait Besson des personnages qui pose problème, comme souvent chez lui : dans des films qui se veulent des drames et qui n’ont pas de dimension comique, il met des personnages qu’il traite en caricatures et dans lesquels il ne croit pas vraiment. Et l’on se retrouve alors avec un mélange (qui ne peut pas fonctionner) de personnages sérieux et construits au premier degré avec d’autres qui sont des personnages de comédie, traités au second degré.
Ce déséquilibre, très présent chez Luc Besson, en particulier dans les films des années quatre-vingt dix, brise toute tentative de produire une émotion, car comment croire en la sincérité et au réalisme de certains personnages réalistes quand ils en croisent d’autres superficiels, stéréotypés ou symboliques ?




mardi 14 mars 2023

Le Cinquième élément (L. Besson, 1997)

 



Grosse production française, Le Cinquième élément a tout du blockbuster américain : un casting de stars (Bruce Willis en tête), une volonté de space opera, des effets spéciaux en veux-tu en voilà, un rythme soutenu de bagarres et de bons mots à tout-va. Jamais sans doute un film français n’a autant ressemblé à un film américain : voilà Luc Besson comblé.
Pour le reste, on retrouve toutes les caractéristiques du produit industriel de fast-food appliqué au cinéma. Tout est sacrifié au divertissement et il n’y a, semble-t-il, aucune autre ambition que d’accompagner en le flattant le plaisir du spectateur qui déguste son pop-corn.

 



mardi 12 novembre 2019

Le Dernier combat (L. Besson, 1983)




Dès son premier film, qui part sur d’intéressantes bases de science-fiction, Luc Besson se veut iconoclaste. Il profite du genre post-apocalyptique assez rare en France (mais où quelques films ont fait date, comme Demain les mômes ou Malevil) pour tenter de trouver un style : Le Dernier combat est pratiquement sans parole, l’image est en noir et blanc et Besson met en scène une galerie de personnages mutiques, aux accoutrements faits de bric et de broc (l’influence de Mad Max se fait sentir).
Mais le film, malgré ses partis-pris esthétiques, a étonnamment vieilli. Plus que l’absence de dialogues, que le noir et blanc ou que la signification globale du film (qui ne mène à peu près nulle part), c’est l’irruption de la musique qui date terriblement le film et montre tout le (mauvais) goût de Besson. Au contraire d’une bonne musique qui nous immergerait dans le film en créant une résonance avec l’image, ici, ces rythmes typés années 80 sortent sans cesse le spectateur de ce que tente de raconter le film et donnent une ambiance de clip pénible et malvenue. Eric Serra, déjà compositeur pour Besson,  fera mieux, dans un autre style, avec Le Grand Bleu où, quoi que l'on puisse penser du film par ailleurs, l'harmonie est plus évidente entre ce que tente de créer l'image et ce que suggère la musique.

On retrouvera dans le film suivant de Besson – le très quelconque Subway – cette image froide et cet ensemble image-son à la fois pseudo-frénétique et daté. On y retrouvera aussi des personnages tout aussi artificiels avec, par exemple, le personnage aux rollers (joué par Jean-Hugues Anglade) qui rappelle l’univers du Dernier combat.

lundi 4 décembre 2017

Valérian et la Cité des mille planètes (L. Besson, 2017)




Concernant Valérian, une question simple se pose : peut-on reprocher à Besson de faire du Besson ? Il singe donc tout à fait tranquillement les blockbusters hollywoodiens en vogue, refaisant un space opera (après Le Cinquième élément) en suivant pas à pas le cahier des charges du genre. Il s’en donne les moyens avec 180 millions d’euros ce qui le situe dans la norme actuelle des films du genre (150 millions pour Spiderman, 200 millions pour Les Gardiens de la galaxie : Vol. 2, sortis la même année).
L’ennui vient de ce qu’il n’y a aucune inventivité, contrairement à ce qu’on pourrait penser. On est exactement dans un univers qui oscille entre Avatar et Rogue One. Il y a une inventivité de graphistes, de décorateurs, de designers (encore qu'il s'agisse plus d'un recyclage que d'une inventivité), mais pas de cinéaste. L’image est froide et brillante comme il se doit, les prises de vue, le rythme, l’esthétique, tout est à l’avenant. Un exemple entre mille : les Perles sont des personnages en tout point semblables aux Na’vis d'Avatar, une apparence proche, une même harmonie avec la Nature, une même volonté des militaires de les détruire. Ce sont des avatars d’Avatar en quelque sorte. Rien de neuf sous le soleil donc.
Le scénario est d’une faiblesse étonnante, on anticipe évidemment chaque étape de l’histoire : les gentils qui s’en sortiront, les méchants définitivement méchants, les trahisons. On saupoudre le tout de quelques dialogues faits pour être drôles (éléments de base pour cuisiner un bon blockbuster prêt à être consommé bien tranquillement en famille) ; on ne prend pas le temps d'épaissir quelque personnage que ce soit (en dehors de l’action ils sont juste là pour faire de bons mots). Le tout est enrobé d’une musique bien électronique et moderne, histoire de séduire la jeunesse, musique qui permet de coller au plus près à cette esthétique de télé type MTV dont raffole Luc Besson.




mardi 21 juillet 2015

Léon (L. Besson, 1994)




Le point de départ du film est une idée très hollywoodienne : Luc Besson a bien senti combien le personnage du nettoyeur de Nikita était réussi et combien Jean Reno le campait bien. Alors, avec cette vista qu'ont les producteurs des grandes firmes américaines, il a élevé son personnage secondaire au rang de personnage justifiant un film à lui tout seul. Il a ensuite déplacé sa trouvaille à New-York, s'est adjoint un excellent acteur pour faire le méchant (Gary Oldman) et a trempé le tout dans son style très dynamique, haché, façon clip, violent, très rythmé et, pour tout dire, efficace.
Bien entendu il n'y a pas d'histoire, ou à peine, les personnages sont très caricaturaux (le personnage de Léon remportant haut la main la palme : il n'est pas plus approfondi que son prédécesseur Victor, qui n'était pourtant qu'une ébauche dans Nikita) et le scénario ne révèle aucune surprise. Mais que voulez-vous, cela suffit à faire un carton.
Mais Besson a mal joué son coup : en faisant mourir son tueur italien en fin de film il s'interdit d'en faire une suite. Ce doit être la french touch : jamais un producteur hollywoodien n'aurait laissé faire ça.

dimanche 18 janvier 2015

Lucy (L. Besson, 2014)




Ouf, voilà un film qui atteint certains abysses de bêtise. Il faut se faire violence pour aller au bout. Et le plus navrant : le film est un succès (plus de 5 millions d'entrées en France...).
Simple question : que doivent penser les producteurs des pauvres spectateurs qui auront payé pour voir pareil spectacle ?