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samedi 22 avril 2023

Le Corbeau (The Raven de R. Corman, 1963)

 



Dans la série de ses adaptations de Edgar Allan Poe, Roger Corman surprend avec cet opus qui est beaucoup plus comique que les autres et qui, en réalité, ne se relie à l’auteur américain que par la première séquence – celle de l’arrivée du corbeau – où le poème à l’origine du film est quelque peu mis en image. Le reste du film – que l’on peut résumer à un duel entre magiciens dans l’ambiance typique des adaptations de Poe par Corman – est quant à lui détaché de toute référence à Poe.

La distribution est admirable (Vincent Price, Boris Karloff, Peter Lorre et même, pour l’anecdote – car rien dans son jeu ne laisse présager l’immense acteur qu’il sera –, Jack Nicholson) mais elle tourne un peu à vide. Tout ce petit monde cabotine, il n’y a que Karloff qui est très au-dessus des autres en campant remarquablement Scarabus.

Mais l’on s’amuse des matte-painting grossiers, des effets spéciaux incongrus qui renvoient à la science-fiction et, finalement, de ce ton de comédie qui incite à l’indulgence.

 



lundi 10 avril 2023

La Malédiction d'Arkham (The Haunted Palace de R. Corman, 1963)

 



Cette sixième adaptation de Poe par Roger Corman (même si les sources du film sont multiples, en allant chercher notamment du côté de Lovecraft) est dans la lignée des précédentes : Corman construit une ambiance surnaturelle et riche en évocations, mais en se gardant bien de trancher, in fine, sur la réalité des sortilèges et autres malédictions qui traversent le temps.
Misant beaucoup sur les décors, les jeux de brouillards et sur son château aux pièces cachées et aux oubliettes effrayantes, La Malédiction d’Arkham est un exemple parfait de fantastique à l’écran, fantastique dans la lignée littéraire du XIXème siècle, tout en suggestions. Il met aussi en scène, par deux fois, l’effrayante meute de villageois, armés de fourches et de torches, venus incendier et tuer, motif directement issu du Frankenstein de Whale.
Et Corman continue de s’appuyer sur le grand Vincent Price, épaulé ici par de solides acteurs de seconds rôles (Lon Chaney Jr., Elisha Cook Jr.).




mercredi 22 mars 2023

La Chute de la maison Usher (House of Usher de R. Corman, 1960)

 



Film fantastique très réussi de Roger Corman, qui illustre avec brio la nouvelle d’Edgard Allan Poe.

Corman – avec un budget légèrement plus élevé qu’à l’habitude – construit un film qui envoûte par son atmosphère, ses effets réduits, ses jeux de couleurs et son décor gothique. Et le spectateur reste coincé dans le huis clos de la maison Usher, maison qui se meurt, tout comme se meurt la lignée maudite des Usher, comme si la généalogie et les pierres se confondaient dans leurs destins. C'est la maison elle-même, ici, qui tient lieu de monstre.
Corman, reprenant la tradition littéraire fantastique, suggère, évoque, sème le trouble, sans jamais trancher ni jamais s’écarter de cette ligne de crête étroite, entre irrationnel et fantasme. Et ce choix du réalisateur – et c’est là davantage une simple remarque qu’une critique – tourne le dos à l’onirisme noir d’Epstein quand il avait déjà, dans les années 20, adapté la nouvelle de Poe. C’est bien Poe qui guide Corman, et non Epstein.


Vincent Price, avec son incroyable prestance, sa voix et son phrasé, campe un Roderick Usher à la fois magnifique, accablé et tourmenté. Les autres personnages, à ses côtés, font assez pâle figure.

 

 

vendredi 16 septembre 2016

La Petite boutique des horreurs (The Little Shop of Horrors de R. Corman, 1960)




Film « culte » (c’est-à-dire, ici, admiré d’un petit nombre mais néanmoins pas très loin d’un nanar), tourné en quelques jours et pour un budget minuscule, La Petite boutique des horreurs n’est qu’une comédie de petite envergure : elle tombe très vite dans une loufoquerie dont elle a bien du mal à s’extraire. Le film aurait pu être grinçant et caustique mais il se cantonne à des gags burlesques peu efficaces et tourne un peu à vide. C’est dommage, l’idée de cette plante impossible à rassasier est très bonne et le film, de façon originale, confine largement au gore (le film datant des années 60, le réalisateur n’insiste pas sur cet aspect, mais on imagine sans mal ce qu’en feraient des producteurs décidés aujourd’hui).
A noter, en patient sado-maso du dentiste, le jeune Jack Nicholson qui en fait des tonnes, usant, déjà, de son regard perçant et de son sourire carnassier.



Le remake de Frank Oz, datant de 1986, ne mérite guère de s’y arrêter, même s’il présente des effets visuels beaucoup plus aboutis.