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lundi 2 mars 2020

Le Sang d'un poète (J. Cocteau, 1930)




Ce film expérimental, un peu maladroit, a néanmoins de belles séquences emplies de poésie ou d’étrangeté.
Libre de créer (grâce à un mécénat généreux), Jean Cocteau construit son film en un ensemble de quatre tableaux qui lui permettent de s’échapper loin de la rationalité, de mélanger rêve et réalité, de naviguer aux frontières de la figuration, jouant de ce qui est visible et de ce qui ne l’est pas, avec une imagination débordante (le plongeon à travers la porte ou encore la fameuse série des chambres, vues par le trou de la serrure) et quelques obsessions.


Pour son premier film, Cocteau n’hésite pas et la représentation (du suicide notamment) va très loin. Et l’image finale, qui raccourci magnifiquement le temps du film au temps d’un battement de cil, associe habilement le film à un rêve.
Si Cocteau abandonnera rapidement ce ton surréaliste, on trouve, dans Le Sang d’un poète, de nombreux motifs qui seront à nouveau présents dans ses films (un goût pour l’Antiquité, la traversée du miroir, des statues vivantes, la pulsion de mort, etc.) et une utilisation de techniques qu’il réutilisera (les surimpressions, les cuts brusques).


dimanche 15 septembre 2013

La Belle et la Bête (J. Cocteau, 1946)




Le premier film de Jean Cocteau est aussi sans doute sa plus grande réussite. Bien mieux que dans d’autres réalisations, il parvient à construire à l’écran un univers onirique, fabuleux et poétique (mais sans jamais tomber dans le morbide, penchant semble-t-il inévitable des surréalistes).
Le jeu de lumière dans l’intérieur du château, qui fait poindre l’irréel, est très réussi et emporte dans une féerie sombre le spectateur. Cocteau peut laisser libre cours à son imagination et rendre mouvant tout cet intérieur fabuleux et étrange. L’opposition entre le village de la Belle et le château de la Bête fonctionne parfaitement.

L’atmosphère merveilleuse du film est éblouissante même si on pourra peut-être regretter la froideur appliquée et déclamante de Jean Marais (au maquillage si célèbre) qui a bien du mal, paradoxalement, à faire aussi bien le Beau que la Bête.