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mercredi 16 août 2023

Indiana Jones et le Cadran de la destinée (Indiana Jones and the Dial of Destiny de J. Mangold, 2023)

 



Né sous de merveilleux auspices (le premier film de la saga est une belle réussite), ayant ensuite grandi avec délice (La Dernière Croisade est un chef-d’œuvre dans son genre), Indiana Jones a ensuite bien mal vieilli (Le Crâne de cristal est une catastrophe) et l’on pensait bien que l’aventurier serait laissé tranquille, d’autant plus que l’ami Harrison Ford commence à se faire vieux pour s’en aller cabrioler par monts et par vaux.
Las, James Mangold le sort de sa retraite et le revoilà donc à parcourir le monde une nouvelle fois. Mais la sauce ne prend guère. Lorsque Indi remet son chapeau et sort son fouet on a bien du mal à y croire. La saveur des premiers épisodes n’est plus là, les passages obligés et les clins d’œil encombrent le film, les incohérences sont légion, les personnages contradictoires (le comportement de Helena échappe à toute logique) et la fin sirupeuse à souhait. Comme quoi cumuler des séquences d’action ne suffit pas pour donner du punch à un personnage et à un film.

Harrison Ford lui-même, qui a si souvent su trouver le juste ton entre traits d’humour et ronchonnades, ne joue plus qu’un vieux héros bougon sans cesse houspillé par une petite jeune. Sans doute ne suffit-il pas de jouer sur l’âge de l’archéologue-aventurier pour s’en affranchir.

Mangold jouait déjà, dans Logan, avec des héros vieillissants mais, en ce qui concernait ces héros usés et de moins en moins capables, son film n’était pas inintéressant (il était mauvais sur d’autres points). Rien de tout cela ici : même à la retraite, usé et bougon, Indiana Jones reste inarrêtable et toujours aussi efficace dès qu’il s’agit de se dépêtrer d’une troupe de vilains lancée contre lui ou de démêler une énigme restée mystérieuse. Indiana Jones est donc vieux, on nous le montre et on en blague mais, finalement, le film ne l’entérine pas et il reste héroïque comme au bon vieux temps : c’est peut-être là qu’est la grande incohérence et le grand malaise de ce (espérons-le) dernier opus.

 



samedi 15 février 2020

Le Mans 66 (Ford v. Ferrari de J. Mangold, 2019)




Sur fond de courses automobiles, on suit assez mollement les tribulations de Carroll Shelby et Ken Miles, sans douter une seule seconde de l’issue du film. On tient là d’ailleurs le grand problème du film : la fin de l’histoire étant connue (les victoires de Ford et de la GT 40 étant parmi les plus fameuses des 24 Heures du Mans), le film aurait dû offrir autre chose qu’une forme de suspense. Or c’est bien ce qu’il ne fait pas : James Mangold bricole la réalité pour créer un suspense, il joue d’un montage, d’un rythme et d’une musique qui construisent artificiellement la tension, mais il passe tout à fait à côté de ce qu’il aurait pu faire.
L’accident fatal de Miles, en toute fin de film, à un moment dénué de tout intérêt scénaristique direct, offre d’ailleurs une idée de ce que le film aurait pu proposer : une image un peu décalée, une voiture qui s’éloigne plein pot, une sortie de route qui reste presque hors-champ, un paysage désertique, de la poussière, là-bas, au loin. A peu près l’opposé du reste du film.
Matt Damon et Christian Bale jouent mollement des rôles assez simples et Mangold reste sagement cantonné dans les canons actuels de la réalisation, s’appliquant à faire tout bien comme il faut, c’est-à-dire en faisant ce qu’on attend de lui : nulle surprise, donc à attendre du film. On peut s’endormir tranquillement devant les accélérations, les dérapages, les lunettes de soleil rutilantes, les moments d’émotion programmés, les pseudo-coups de théâtre et autres fadaises.


mardi 30 mai 2017

Logan (J. Mangold, 2017)





Énième film de mutants-X-men-super-héros, qui reprend les personnages et les recettes précédentes. Mais comme tout ce petit monde commence à s’essouffler (et les acteurs à se lasser), les scénaristes, après avoir exploré les jeunesses des personnages à travers différents préquels, se tournent maintenant vers leur vieillesse, quoi de plus naturel. L’histoire, au ton dans un premier temps crépusculaire, est donc située de façon originale dans un futur proche et elle montre nos héros bien peu fringants. Le début est, au niveau de cette ambiance de fin de règne, assez réussi, avec un Logan boitillant et un Charles Xavier vieillard, le tout dans une ambiance sombre et abandonnée.
Mais, très vite, la machine se grippe et l’idée qui sert de ressort au film (des petits mutants sont élevés pour devenir de joyeux soldats) tourne à la catastrophe ridicule. Lorsque l’on voit Logan affublé d’une fille qui a les mêmes attributs que son père, on sent bien que la franchise est au bout du rouleau et qu’elle tourne à vide.
Pour le reste, Logan a tout de la bonne boucherie hollywoodienne : on découvre ici, plus que dans les autres opus, le contre-champ des coups de griffes de Wolverine. Les faiseurs d’effets spéciaux sont aux anges et les lacérations, perforations et autres découpages vont bon train.

lundi 27 juillet 2015

3 h 10 pour Yuma (3:10 to Yuma de J. Mangold, 2007)




Remake du chef-d'œuvre de Delmer Daves, mais qui est assez décevant. Si la distribution est intéressante (Russell Crowe en bandit et Christian Bale en fermier) elle n’est pas réussie pour autant : Russell Crowe n’a pas assez de méchanceté maligne et Christian Bale n’est pas assez banal, or ces deux aspects étaient essentiels dans le film original. Pour le reste, hormis quelques détails, le film reprend le scénario d’origine.
Il faut admettre qu’adapter une telle réussite est une gageure et on s’interroge sur l’idée artistique de faire « la même chose pas pareille ». Cet entre-deux est difficile à tenir : ou bien on réalise un remake « pur » (comme le fait par exemple G. Van Sant dans son Psycho) ou alors on s’éloigne bien davantage de l’original pour proposer autre chose (par exemple Obsession de De Palma, qui revisite Vertigo). Ici ce qui devait arriva : le film de Mangold n’apparaît que comme une pâle copie de l’original.