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mercredi 24 juillet 2019

Evil Dead (S. Raimi, 1981)




Ce premier long métrage de Sam Raimi est célèbre dans le monde du film d’horreur. Si le film propose un scénario très conventionnel et sans surprise (un petit groupe d’amis partis en weekend est assailli par des forces du mal), il se veut original dans la forme et dans le rythme.
Le film verse alors volontiers dans l’outrance auto-parodique : son déferlement d’images gore sans queue ni tête (au sens propre comme au sens figuré) est une boucherie grand-guignolesque à peu près permanente qui tente parfois de se prendre au sérieux (quand Ash, en un éclair de lucidité, se sent incapable de tronçonner la tête de sa compagne possédée) mais qui reste le plus souvent dans une ambiance drolatico-foutraque.
On retiendra l’inventivité de la caméra qui s’amuse, tourne dans tous les sens, rase le sol ou les murs et devient volontiers subjective pour figurer le déferlement des forces du mal réveillées.

Evil Dead s’offrira deux suites du même acabit et marquera le genre. On retrouve sa trace, par exemple, dans le Braindead de Peter Jackson, qui mêle lui aussi humour et barbouillage de sang gore.


jeudi 18 avril 2019

Jusqu'en enfer (Drag Me to Hell de S. Raimi, 2009)




Sam Raimi, après ses succès dans de gros blockbusters (une série de Spider-Man dont le premier volet est plutôt réussi), revient à son pêché mignon : le film d’horreur gore. On retrouve donc les éclaboussures de sang et les masques sanguinolents horrifico-comiques qui rappellent les deux Evil Dead, des fantômes qui surgissent ici et là et d’autres formes à demi-gore et à demi-grotesques. Si l'histoire révèle peu de surprises, le twist final est en revanche très réussi.

Raimi cherche néanmoins à raconter un petit quelque chose : suivant le ton actuel convenu, il tape sur le bouc émissaire social par excellence, à savoir les banquiers. Ici c’est une jeune conseillère qui se voit jeter un sort pour avoir refusé un délai de paiement à une petite vieille (qui se révèle être une sorcière) pour se faire bien voir de son patron et bénéficier d’une promotion. Bien entendu le déferlement d’horreurs que subit la banquière est sans commune mesure avec ce qu’elle a pu faire mais passons. La vieille sorcière représente alors les pauvres injustement spoliés et sacrifiés sur l’autel du fric et du carriérisme.
C’est donc la critique capitaliste (dans une version caricaturale et simpliste) qui s’invite dans le film d’horreur. Ici les pauvres ne font pas que subir mais ils serrent les poings et se vengent. Un peu comme dans Chato’s Land, où l’Indien décime ceux qui le poursuivent : ici ce sont les spoliés et les démunis qui rendent les coups.