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samedi 5 octobre 2024

Né pour tuer (Born to Kill de R. Wise, 1947)





Film noir qui a eu une grande renommée dans les années 50, ce qui peut surprendre, tant Sam Wilde, le personnage masculin au cœur du film, reste caricatural. Mais Lawrence Tierney impose une masse dure et tranchante, qui peut marquer les esprits (et qui peut expliquer que Tarantino ait fait appel à lui dans Reservoir Dogs).
Le personnage féminin d’Helen, en revanche, tenu par une Claire Trevor épatante, est très intéressant. Helen s’avère en effet, à la grande surprise du spectateur, pire encore que l’impitoyable Sam. Robert Wise déporte ainsi progressivement l’axe du film vers Helen dont on ne soupçonne pas tout d’abord le jeu de séduction/répulsion.
Le film, alors devient un joli prototype de film noir avec ce personnage féminin qui est un stéréotype de la mante religieuse manipulatrice et fatale qui convient si bien au genre.

 


samedi 7 mai 2022

La Mélodie du bonheur (The Sound of Music de R. Wise, 1965)





Si cette fameuse comédie musicale semble d’abord très conventionnelle et emplie de bons sentiments, elle parvient à changer de ton et à donner progressivement une grande épaisseur à ses personnages.
Dans une longue première partie, La Mélodie du bonheur, suivant en cela les conventions du genre, est volontiers sirupeuse et sucrée. Et, à rajouter sans cesse du sucre, elle risquait de finir par écœurer. Mais l’originalité du film survient alors avec la dénonciation politique de l’Anschluss, qui vient contraster violemment, après une heure et demie de film, avec la légèreté qu’avait jusqu’alors l’histoire, sur un sujet un peu facile et à la morale un peu trop belle. C’est alors que, tout à coup, il est question de l’Anschluss et du nazisme. Robert Wise réussi alors parfaitement le mélange de ces thèmes si différents et parvient à emmener avec facilité ses personnages d’un ton à l’autre.

L’ensemble dégage alors une harmonie et une plénitude étonnantes, avec des jeux de couleur et de chants réussis. Et Julie Andrews et Christopher Plummer sont magnifiques.



samedi 22 septembre 2018

La Maison du diable (The Haunting de R. Wise, 1963)




Classique du film d’horreur qui développe le thème de la maison hantée, La Maison du diable ménage ses effets et reste bien loin des sanguinolentes démonstrations gore que le cinéma peut connaître aujourd’hui. Ici tout n’est qu’évocation, incertitude, suspicion. Les effets sont réduits à leur minimum et, surtout, Robert Wise laisse la fin, pourtant tragique, ouverte.
Si le film ne surprend pas à proprement parler, c’est cette incertitude sur ce qui se passe, incertitude qui est maintenue jusqu’au bout, qui fait tout l’intérêt du film. Et cette même incertitude qui est si souvent oubliée aujourd’hui où un envoûtement, un monstre, une sorcière, un vampire ou un psychopathe, avec tout son cortège sanglant, est asséné dans le cadre.




vendredi 22 janvier 2016

Je veux vivre (I Want To Live ! de R. Wise, 1958)




Bon film de R. Wise qui nous fait suivre le terrible destin de Barbara Graham (extraordinaire Susan Hayward, toute en rébellion, en volonté de s’affirmer, et tout à la fois touchante et désemparée) qui est accusée d’un meurtre qu’elle n’a pas commis. Le film est découpé en différentes séquences (d’intensité variable : celle du procès étant moins passionnante que les autres) qui vont conduire à une séquence finale exceptionnelle.
En effet la longue dernière séquence – celle de l’exécution sans cesse repoussée – est terrible : elle fourmille de détails réalistes et macabres autour des préparatifs de la chambre à gaz (l’exécution prévue se fait par inhalation de cyanure). Wise excelle dans cette description clinique (on retrouve le même souci de description scientifique que dans Le Mystère Andromède) et le supplice (car il s’agit ici, pour Barbara, d’un supplice) apparaît terriblement inhumain. Rien ne sera épargné à la pauvre Barbara, rien ne sera épargné au spectateur. 


La chambre à gaz
Le déroulement de l'exécution est montré avec force détails : des pastilles de cyanure de potassium sont placées sous la chaise du condamné. Le bourreau les laisse tomber dans un compartiment contenant de l’acide sulfurique : le gaz qui se libère – du cyanure d’hydrogène – est mortel.

Les pastilles de cyanure fixées sous la chaise du condamné
Les pastilles de cyanure plongent dans l'acide

Ce faisant le film se veut un réquisitoire contre la peine de mort. Malheureusement la thèse du film est mise à mal parce que – ici comme dans mille autres films qui traitent du sujet – l'auteur pense être convaincant en usant de l'argument d'un innocent qui est condamné à mort. Or il s'agit d'une confusion entre deux problèmes bien différents : celui de l'erreur judiciaire n'ayant rien à voir avec celui de la peine de mort.
La séquence de l’exécution le montre bien : que Barbara soit une innocente victime ou qu'elle soit une meurtrière ne change rien, le châtiment qu'elle subit (être asphyxiée par des gaz mortels !) est inhumain. On voit bien, d'ailleurs, que les policiers et les bourreaux qui officient la traitent avec gentillesse et tentent de l'épauler, non pas parce qu'ils pensent que Barbara est innocente, mais bien parce qu'ils savent l'horreur de ce qui l'attend.
Pourtant il est bien évident que quelque soit le châtiment subi par Barbara il sera terrible puisqu'elle est innocente. Dès lors le film – la thèse – gagnerait en puissance en nous montrant un meurtrier réellement coupable – coupable de crimes terribles même. Car c'est là que la peine de mort peut être réellement contestée : lorsque ce châtiment continue d'apparaître comme véritablement inhumain, quand bien même il est appliqué à ceux qui le méritent.
Il faut remarquer que cette erreur de raisonnement (erreur qui pense accroître la puissance d'une thèse quand elle ne fait que la saper totalement) se retrouve dans d'innombrables films traitant du sujet, depuis L'Etrangleur de la place Rellington de R. Fleisher à La Vie de David Gale de A. Parker en passant par La Ligne verte de F. Darabont, et même jusqu'à l'admirable Invraisemblable vérité de F. Lang (qui brille heureusement par d'autres feux que cette seule approche de la peine de mort).

mardi 17 novembre 2015

Le Mystère Andromède (The Andromeda Strain de R. Wise, 1971)




Intéressant film de R. Wise, sur un scénario de Michael Crichton. Wise prend plaisir à détailler avec une minutie scientifique les étapes de la recherche des différents scientifiques, au  fin fond de ces pré-laboratoires P4. Même si certains aspects ont bien changé (tout film scientifique des années 70 a, de fait, pris un sacré coup de vieux), l'ensemble reste très intéressant à suivre.
Wise est fidèle au roman, et, finalement, la variété Andromède choisit de nous laisser tranquille. La science semble ici bien impuissante (celle des années 70 en tous les cas) face aux menaces distillées par le film.

lundi 19 janvier 2015

Marqué par la haine (Somebody up there likes me de R. Wise, 1956)



Marqué par la haine Paul Newman Robert Wise

Histoire classique, qui emmène vers un happy-end historique (il s’agit d’une adaptation à partir d’une histoire vraie) mais un peu forcé.
Ce qui est intéressant dans ce film de boxe c’est le lien qui est fait entre le tempérament et la qualité de boxeur de Rocky (déjà !) Graziano. L’un et l’autre sont tout à fait liés. Son punch et sa volonté de massacrer l’adversaire sur le ring lui viennent de sa colère noire issue de son père, issue des rues. C’est sa vengeance qu’il porte avec lui, dans ses poings. La boxe lui permet alors d’exprimer sa rage et de convertir de façon positive un instinct qui jusqu’alors l’avait détruit (en cognant à tort et à travers).
On est loin des meilleurs films sur le thème (Gentleman Jim, Nous avons gagné ce soir, Fat City...) mais Paul Newman, pour son premier grand succès, est très bon. Son jeu très expressif passe très bien pour son personnage écorché, perdu, qui fait ce qu’il peut avec le peu qu’il a.
L’histoire sera reprise vingt ans plus tard par Sylvester Stallone dans Rocky : un petit boxeur des rues qui affronte un champion du monde, une femme qui n’aime pas la boxe mais comprend qu’elle est sa seule chance, un entraîneur qui sent les choses, etc.
En revanche la carrure de Stallone tranche : c’est intéressant de voir le nombre d’acteurs qui ont endossé les gants le temps d’un film sans avoir un physique particulièrement puissant ou musclé (Errol Flynn, Robert Ryan, Paul Newman, Alain Delon, Robert De Niro…) et qui sont loin des carrures auxquelles les années 90 nous ont habitués (Sylvester Stallone, Dolph Lundgren…). Et les choses vont plus loin encore aujourd’hui, le moindre acteur américain qui n’a pas un rôle franchement sentimental ou comique se devant d’avoir un corps sculpté impeccablement…

Marqué par la haine Paul Newman Robert Wise

samedi 31 mai 2014

Nous avons gagné ce soir (The Set-Up de R. Wise, 1949)




Nous avons gagné ce soir est un exceptionnel film noir sur le monde de la boxe. Robert Wise filme en temps réel ce dernier combat de Bill « Stocker » Thompson, boxeur raté, dont l’entraîneur négocie le match : Stocker va devoir se coucher. Stocker va pour se battre, alors que sa femme, qui ne veut pas qu’il entre le ring, l’attend, à quelques pas de là, dans son hôtel. Alors Bill décide, pour exister une dernière fois, de refuser la combine. Mais s’il regagne ainsi son orgueil, il va devoir payer sa désobéissance.

Dans son complet veston élimé, Stocker marche vers la salle
de boxe comme d'aucuns vont au travail

Techniquement le film est un chef-d’œuvre et le spectateur est bientôt happé par le film, avec plusieurs séquences parfaites, à commencer par le match de boxe lui-même, au montage serré, avec l’insertion de plans de spectateurs hurlant de plus en plus à mesure que le combat avance.
Le film est célèbre en terme de montage : il est l’un des tout premiers (avec La Corde de Hitchcock, sorti la même année) pour lequel la durée du film respecte à la minute près la durée de l’action. Bien plus qu’un simple jeu intellectuel, cette disposition met le spectateur au cœur de l’événement, en direct si l’on veut, avec des rappels réguliers du temps (horloge filmée, réveil). Et comme Wise ne se contente pas d’un simple match mais qu’il s’attarde sur l’avant-match, sur les hésitations de Stocker,  sur d’autres boxeurs autour de lui, c’est une véritable immersion dans le monde de la boxe, dans ces soirées où plusieurs matchs se succèdent.

Robert Ryan est magistral dans le rôle de Stocker. En plus d’avoir été champion de boxe à l’université, il porte sur lui le destin tragique typique des personnages du film noir (un peu comme Robert Mitchum). Il intériorise toute la détresse du personnage, condamné d’avance par son coach, et condamné, finalement, par la pègre.

Il faut remarquer que deux des meilleurs films de boxe (celui-ci et Fat City) sont centrés sur des boxeurs ratés, qui n’ont plus d’illusions. Sans doute la boxe est une belle métaphore de la réussite par l’effort (comme on le voit dans Marqué par la haine ou même Rocky) mais c'est une métaphore plus puissante encore des espoirs déchus et de ce qu’une vie peut être violente et détruire un homme.


mardi 15 janvier 2013

Star Trek, le film (Star Trek: The Motion Picture de R. Wise, 1979)




Cette première adaptation au cinéma de la série télévisée apparaît bien vieillie aujourd’hui. D’autant plus si on compare le film à La Guerre des étoiles, sorti pourtant un an auparavant, mais dont le rythme et l’action efficaces ont bien mieux supporté les années. Il faut dire qu’ici le rythme est très lent et peu spectaculaire. Cela n’est en soi pas rédhibitoire mais le scénario n’est guère convaincant : il laisse présager beaucoup d’étrangeté avant de médiocrement retomber sur ses pieds. C’est regrettable tant la découverte de nouveaux mondes est motivante pour le spectateur (américain en particulier, mais pour tout amateur de cinéma en général), la science-fiction ayant d’ailleurs repris le flambeau du western en illustrant un nouvel espace de confrontation, avec la technologie du futur qui permet de partir à la découverte d’un univers sauvage et inconnu. Rien de tout cela ici où le voyage dans l’espace ne mène pas bien loin et où les découvertes se cantonnent à retrouver une vieille sonde qui a traversé l’espace en tous sens (mais pas le spectateur, c’est un peu dommage).



À l’inverse de ce premier opus, les épisodes les plus récents de la saga ont complètement intégré la dimension spectaculaire starwarsienne, en ne proposant rien de plus qu’un spectacle habituel de film d’action.