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mardi 3 décembre 2019

La Dernière chasse (The Last Hunt de R. Brooks, 1956)




On sait que de bons acteurs ne suffisent pas à faire un bon film, ni même un bon scénario, ni encore des majestueux décors de westerns, filmés en technicolor. Mais on reste surpris que, malgré tout cela, malgré des personnages intéressants, malgré les acteurs (le film s’offre un très grand duo) et malgré l’histoire – qui a de bons ressorts dramatiques – le film soit assez peu passionnant. La faute sans doute à Richard Brooks, si souvent décevant, qui ne parvient pas à lier tous ces ingrédients pour que la sauce prenne.
L’ancrage historique (la fin des bisons) aurait dû donner un souffle épique, l’opposition entre les deux personnages (l’un dur et violent   Robert Taylor   qui devient peu à peu obsédé et ingérable, l’autre de plus en plus humaniste et bon  Stewart Granger –), aurait dû être passionnante. Le scénario, sous des dehors classiques (un groupe très hawksien se forme, avec un vieux et un jeune), a de bonnes idées : l’amitié qui se fissure, l’indienne partagée entre deux hommes, l’étonnante image finale (que Kubrick reprendra). Mais, malgré tout cela, le film déçoit et marque peu le spectateur.
Il reste ces étonnantes séquences d’abattage de bisons, sèches et violentes, images d’un ancien monde qui bascule vers un nouveau, et que l’affrontement des deux personnages aurait pu incarner profondément.


vendredi 1 février 2019

De sang-froid (In Cold Blood de R. Brooks, 1967)




Très bon film noir, porté par une ambiance sombre (à la photographie incroyable) et par les interprétations magistrales de Robert Blake et Scott Wilson qui sont pour beaucoup dans la réussite du film.
Cette adaptation du célèbre roman de Truman Capote (rédigé à partir de son enquête dans le Kansas après le meurtre d’une famille par deux assassins) est construite autour d’une vaste ellipse sur la nuit du meurtre qui permet de concentrer le film sur les personnages et de construire une tension qui monte progressivement. La dénonciation de la peine de mort, à travers son absurdité (c'est l'angle d'attaque de Brooks), nous semble guère convaincante, mais là n'est pas l'intérêt principal du film.
Richard Brooks filme l’ensemble de la tragédie – depuis les assassinats jusqu’aux pendaisons finales – avec la même distance glaciale – marquée par ce noir et blanc obsédant – et la même application froide.
On tient là un film noir étrange, assez envoûtant, teinté de modernité, avec ce regard fixé sur le meurtrier Perry Smith, le plus ambivalent des deux. Robert Blake trouve le ton juste et le difficile équilibre pour exprimer à la fois la sensibilité et la violence soudaine qui émane de ce personnage tout à la fois insaisissable, attachant et terrifiant.


mardi 16 mai 2017

Graine de violence (Blackboard Jungle de R. Brooks, 1955)




Ce film célèbre de Richard Brooks apparaît aujourd’hui très daté et assez caricatural, mais il fait partie de la première salve d’attaque du cinéma contre l’Amérique (ici à propos de la violence des jeunes), avant l’avènement du Nouvel Hollywood.
Les jeunes présentés ici sont de jeunes adultes, absolument ingérables, semi-délinquants pour la plupart (seul un élève noir est clairement montré comme récupérable) et clairement dangereux pour quelques-uns. La solution proposée semble bien fragile (repérer et extraire de la classe la frange délinquante) et on a bien du mal à voir une issue positive possible à ce problème des jeunes des quartiers déshérités.
On trouve un écho à ce film dans les films de Nicholas Ray : Les Ruelles du malheur ou, évidemment, dans La Fureur de vivre. Mais Brooks va moins loin que Ray : il centre son film sur un enseignant (d’abord dépassé puis volontaire) et non pas sur les jeunes eux-mêmes. Dès lors le film agit comme une dénonciation mais ne se propose pas de fouiller pour chercher à comprendre un phénomène (ce que Ray propose dans La Fureur de vivre, en évoquant des histoires familiales et en montrant des aspirations ou des déceptions).

samedi 13 avril 2013

Les Professionnels (The Professionals de R. Brooks, 1966)




Western très quelconque, porté par un scénario tout à fait banal et sans surprise. Richard Brooks appâte le spectateur en promettant de l’action, des explosions et des stars, mais l’ensemble tourne à vide. On cherche en vain le moindre suspense, et le twist final, complètement forcé et peu crédible, vient achever le scénario.
Le casting de stars n’apporte pas grand-chose, on est même un peu navré de voir Burt Lancaster ou Lee Marvin cachetonner en surjouant sans grand intérêt des rôles usés jusqu’à la corde.