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mardi 7 novembre 2017

La Chambre du fils (La stanza del figlio de N. Moretti, 2001)




Avec une très grande sobriété et un ton très juste, Moretti filme le drame absolu au  cinéma que constitue la mort d’un enfant, (fut-il adolescent, car pour la famille la douleur est identique), rejoignant ainsi ses compatriotes Comencini ou Rossellini.
Moretti joue avec la confusion entre lui et son personnage (rejoignant en cela Woody Allen par exemple), confusion accentuée aussi parce qu’il campe un psychanalyste. Si la famille idéale présentée tout d’abord explose avec la mort du fils, le jour même du drame les quatre membres de la famille sont séparés et c’est paradoxalement le fils qui semble le plus en sécurité (on le voit filer sur l’eau bleue, sous le soleil). Mais Moretti choisit de sacrifier ce fils.
L’ellipse est faite sur le drame lui-même, qui vient cisailler le film en deux. Giovanni, alors, s’enferme dans le passé, dans la culpabilité, s’arrête sur ce jour où il choisit d’aller vers son patient plutôt que d’accompagner son fils. Moretti explore comment cette fixation dans le passé rend impossible le deuil, comment la parole et les pensées ressassées ne peuvent suffire et combien, finalement, c’est par l’action que le couple et la famille pourront se recomposer. Moretti donne ainsi des pistes sur la reconstruction d’une famille après la mort.


lundi 5 octobre 2015

Palombella rossa (N. Moretti, 1989)




Jeu de mémoire, Palombella Rossa explore les regrets et les doutes d’un homme et le temps passé qui a bien changé le monde. Moretti met en avant ses opinions (le communisme) et discute de ses doutes et de l’évolution du rapport de force entre fascisme, communisme et capitalisme. L’idée de la perte de mémoire est très bonne, puisqu'elle offre une métaphore au doute qui étreint Moretti et elle permet de créer un personnage en décalage, à qui il faut tout réexpliquer. De même la métaphore du water-polo (dont Moretti est grand pratiquant), sport où l'on prend des coups et dont les grands principes rejoignent les idées de Michele. On ne sait si Michele regrette le temps passé ou si, plus profondément, c’est la condition humaine, avec sa tragique déception, qu’il accuse.
Le parallèle avec la fin de Docteur Jivago (Michele connaît la fin mais, quand il revoit le film, il espère toujours un autre dénouement) montre une prise de conscience sur l’utopie communiste et les désespoirs qu’elle engendre inéluctablement. Ce qui n’empêche  pas Moretti, malgré la conscience de cette déception et ses doutes, de continuer à y croire, comme il le redira dans plusieurs autres films (par exemple Aprile où il se met en scène directement).