Affichage des articles dont le libellé est Mirande Yves. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Mirande Yves. Afficher tous les articles

vendredi 25 juin 2021

Baccara (Y. Mirande, 1935)





Beau film, assez typique de cinéma français des années trente, qui nous montre comment la guerre a pu laisser des traces souterraines chez les uns, comment elle a pu souder les autres, ou comment elle les a rendus plus durs au mal face à la société. Au cœur du film, le personnage d’André Leclerc, joué par Jules Berry, est magnifique, d’abord ironique et désabusé et peu à peu cynique. Ce personnage montre comment on peut être marqué tout en étant amoureux, de façon folle, justement parce que la vie l’a déjà épuisé.
Le ton si particulier de Jules Berry fait merveille (sa tirade lors du procès face à l’opinion publique est remarquable) et André Leclerc offre un pendant aux personnages taiseux qui, au travers de Jean Gabin notamment, traversaient alors le cinéma. Volubile et ironique, ou alors taiseux et le regard vide : le cinéma offre deux images qui illustrent des individus dont la vie, d’une certaine façon, s’est déjà éteinte.




vendredi 8 novembre 2019

Derrière la façade (Y. Mirande et G. Lacombe, 1939)




Un crime est commis dans un immeuble parisien et un duo de commissaires (amusante image du duo de réalisateurs) se chamaille pour trouver avant l’autre le coupable. Assez peu porté sur l’enquête elle-même, le film, très théâtral (avec notamment la triple unité de lieu, de temps et d’espace) nous promène dans l’immeuble, en déambulant dans les étages, le long des couloirs et des arrière-cours. On visite alors les appartements, on croise les voisins, on suspecte les uns et les autres, on tourne en rond, on se fourvoie, on trouve une autre piste. Et, à chaque appartement visité, une nouvelle saynète démarre, rapprochant Derrière la façade du film à sketchs.
Tout cela sur un ton de comédie tranquille, un peu bonhomme, mais avec une belle galerie de personnages contrastés : ils ont, ou bien le cynisme et l’égoïsme des bourgeois, ou bien le cœur pur des petites gens (on a là un regard sur la société bien  peu original).
Et l’on croise, au gré de ces rencontres, des acteurs immenses, dont on regrette d’ailleurs, pour certains, que leur partition soit si réduite (notamment pour Michel Simon ou Stroheim).



On notera cependant le personnage joué par Stroheim : lui, l’Allemand, dépouille avec froideur celui qui pensait être son partenaire. Le film, sorti en 1939, prend alors une tournure clairement politique.


vendredi 4 octobre 2013

Café de Paris (Y. Mirande, G. Lacombe, 1938)




Yves Mirande et Georges Lacombe nous plongent dans un Paris bourgeois d’avant-guerre, à la fois foisonnant et veule, agité et moribond. Les nombreux personnages qui viennent se côtoyer dans ce café lors du réveillon sont l’occasion d’une attaque en règle contre ce Paris insouciant qui ne sait pas qu’il va mourir.
Le film, jusqu’alors un peu confus, démarre réellement avec le meurtre de Lambert, qui , en lançant une enquête policière, est l’occasion de faire craquer le vernis social. Cette seconde partie du film est très réussie.