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jeudi 6 mars 2025

Compartiment tueurs (Costa-Gavras, 1965)




Premier film de Costa-Gavras, bien loin des films engagés qui le rendront célèbre dans quelques années.
Ici il propose un polar bien construit, au rythme jazzy, avec une course-poursuite entre un tueur et les flics qui peinent à comprendre ce qui se joue. Sans être original, l’ensemble est plaisant et très bien filmé.
Et, en prime – et cela le rend d’autant plus savoureux –, Compartiment tueurs propose une pléiade d’acteurs aussi bien pour les premiers rôles (Yves Montant, Simone Signoret, Pierre Mondy, Jacques Perrin) que dans des rôles secondaires voir pour de simples apparitions (Michel Piccoli, Jean-Louis Trintignant, Charles Denner, mais aussi Claude Dauphin, Daniel Gelin ou encore Bernadette Lafont). Pour notre plus grand plaisir, son amitié avec le couple Montant-Signoret, lui a permis, dès son premier film, de décrocher une distribution d'une richesse étonnante.



mardi 4 juillet 2017

Un homme de trop (Costa-Gavras, 1967)




Bon film de Costa-Gavras sur les maquisards français. La caméra nerveuse et très mobile, associée à un montage rythmé, fait de ce deuxième film de Costa-Gavras l’un de ses meilleurs, dans un décor (les Cévennes) original et très bien rendu. Le film est prenant et, surtout, bien loin de la lourdeur militante qui caractérisera le réalisateur par la suite. On est même surpris du détachement et de l'humilité de Costa-Gavras qui n’insiste guère sur le dévouement des maquisards : ce n’est pas tant un film qui rend hommage aux résistants qu'un film qui montre leurs combats et leurs hésitations. Quelques séquences sont très réussies (l’attaque de la prison par exemple, sur laquelle s’ouvre le film).
On appréciera la belle brochette d’acteurs de la période, bien emmenée par Bruno Crémer.
L’ensemble est efficace, même si l’on regrette peut-être des personnages un peu trop caricaturaux et qui n’évoluent guère, exceptés pour cet homme de trop, libéré par erreur et dont les maquisards ne savent que faire ; personnage très bien campé par un Piccoli difficile à cerner et énigmatique, comme il sait si bien le faire.
On ne peut que regretter que Costa-Gavras ait oublié cette efficacité narrative et détachée pour se tourner vers le filon du film politique.


jeudi 17 décembre 2015

Le Capital (Costa-Gavras, 2012)



Le Capital Costa-Gavras Gad Elmaleh Affiche Poster

Le film cherche à montrer les arcanes du pouvoir d’une grande banque, avec les manipulations, les coups bas et l’indifférence de la puissante caste manipulatrice de la finance (en particulier vis-à-vis des petits employés quand il s’agit de licencier pour faire plaisir aux actionnaires).
C’est un film qui cherche à représenter un milieu, le but étant qu’on se dise que « c’est tout à fait ça ». Bien entendu (on n’en attendait pas moins de Costa-Gavras) tous les personnages sont caricaturaux, il n’y en a pas un qui soit différent de l’image que l’on a de ces très grands dirigeants (sans scrupules, arrivistes, traitres, indécents, hypocrites, avides, etc.), il n’y en a pas un qui dévie de cette trajectoire assignée.
On est dans le cinéma militant, celui qui désigne des choses. C’est un cinéma qui désigne les choses mais qui n’en parle pas : il ne se passe rien en fait dans le film, rien d’autre que le déroulé de la situation de base, les personnages se comportant exactement comme on nous a expliqué qu’ils se comporteraient dès la première minute. La bourse, les grands patrons, les millions brassés. Il y a même le tonton, lors de la réunion de famille pour lancer à son grand patron de neveu les habituelles critiques anticapitalistes, tout aussi caricaturales que l’est le neveu.
Le cinéma militant qui ne sert qu’à montrer les choses : voilà bien un rôle assigné au cinéma qui est très réducteur, pour ne pas dire tout à fait vain (on retrouve le même objectif, et donc la même limite, dans La Loi du marché qui explore l’autre pan du marché du travail). Le film convaincra les convaincus.
On préférera, sur le même thème, la dénonciation beaucoup plus cinématographique et fine – et bien plus féroce – de Cronenberg dans Cosmopolis. Là le réalisateur ne s’emploie pas seulement à montrer, il va bien au-delà.

mardi 1 décembre 2015

Missing (Costa-Gavras, 1982)



Missing Costa-Gavras Jack Lemmon Poster Affiche

On suit un américain (Jack Lemmon) à la recherche de son fils disparu suite à un coup d’état dans un pays d’Amérique du Sud. Sans que cela soit dit directement, c’est du Chili (mise en place du régime de Pinochet) dont il est question ici.
Meilleur que ses autres films politiques (Z, L’Aveu, etc.), Missing est aussi beaucoup moins lourd : Costa-Gavras instruit son procès (ses films politiques sont autant de procès) avec plus de finesse, ce qui rend sa thèse d’autant plus convaincante. Au lieu de nous asséner ses idées avec lourdeur, il s’y prend autrement et passe par ses personnages : on est touché par le père et la belle-fille qui tournent en rond et sont menés en bateau par les autorités ou par l’ambassadeur.
Il faut dire aussi que c’est, parmi toutes les dénonciations de Costa-Gavras, celle qui est la plus pertinente (on sait bien les exécutions arbitraires ou les manipulations engendrées par les dictatures militaires ou staliniennes) : il s’agit ici de dénoncer non pas directement la violence d’une dictature ou d’un coup d’état, mais l’appui de l’Amérique à cette dictature militaire et son rôle direct dans le coup d’état.

mercredi 30 septembre 2015

Z (Costa Gavras, 1969)



Z Costa-Gavras Yves Montand

Le film a vieilli mais il est intéressant. Intéressant c’est une qualité, mais, en même temps, on sent bien que c’est aussi un défaut : le film n’est qu’intéressant, il lui manque quelque chose.
Mais enfin Z se veut une démonstration efficace (qui a vieilli dans son style mais aussi parce que les circonstances internationales ont changé, encore que certains pays sont toujours affligés de telles mains de fer politiques). Et le film vaut mieux que L’aveu ou Etat de siège qui sont de la même veine mais, pour le coup, bien moins intéressants.